mardi 9 avril 2013 - 907e jour


Réveillé dès 6h30 par un indélicat, j’attends patiemment devant ma chambre que l’on vienne me chercher, ce qui est le cas une heure plus tard, presque à l’heure prévue. Le garçon m’accompagne alors dans un autre hôtel, où je rejoins mes camarades des deux prochains jours. Avec deux sympathiques femmes de Jakarta, la quarantaine, nous attendons un couple de jeune français ainsi qu’un chilien. Et au moment de partir, ces trois-là, entre 25 et 30 ans, nous obligent encore à parcourir la ville à la recherche de palmes et de tubas, si bien que nous ne levons l’ancre que vers 10h. Je veux bien être patient, mais ce manège a fini par m’agacer. Néanmoins, assis sur le pont du bateau de 60 pieds environ, je me détends en contemplant le paysage sublime : en effet, cet archipel, en tant que parc national, est protégé et même classé au patrimoine mondial. Définitivement apaisé, j’en viens à bavarder avec Isa, ma compatriote : avec Manu, son compagnon, ils débutent à peine un long tour d’Asie, ce qui est aussi le cas de Pablo, qui les suit depuis Bali. Quant à l’équipage, il se compose du capitaine, fier comme un coq, et de deux mousses d’à peine vingt ans, qui s’avèrent être également de fins cuisiniers. Nous déjeunons à bord juste avant de débarquer sur Rinca, l’une des deux îles principales. Après avoir régler les droits d’entrée d’une extrême complexité, nous suivons un ranger simplement armé d’un bâton. Et immédiatement, tout près des baraquements, nous observons avec stupéfaction un spécimen des légendaires dragons de Komodo, le plus grand lézard du monde. C’est donc ici que subsistent les 4000 derniers individus, et ces monstres préhistoriques de 3 m, malgré leur aspect menaçant et le fait qu’ils peuvent avaler une chèvre entière, sont relativement peu dangereux pour l’homme ; surtout celui-là, plus ou moins apprivoisé. Manu, en bon français, déplore que la bête ne soit pas vraiment sauvage, mais c’est un mal pour un bien, car nous n’en croisons plus aucun durant la courte balade. Je m’en satisfais amplement, trop heureux d’enfin voir une terre à l’état primitif. Et pendant que nous naviguons des heures durant entre de minuscules îles désertes, je préfère le plus souvent la contemplation silencieuse à la sociabilisation. De temps à autres, nous stoppons devant des criques rocheuses ou des plages immaculées pour plonger. Partout, les fonds marins toujours changeants montrent l’extraordinaire diversité de l’union des mers de Sawu et de Florès. Au milieu de coraux de toutes sortes et de milliers de poissons multicolores, je poursuis notamment une petite raie tachetée de bleu entre les rochers, et ailleurs, je laisse s’échapper une tortue qui voulait m’emmener au large. A la fin de cette magnifique journée, pour être sûrs de s’y présenter à la première heure, nous jetons l’ancre à quelques encablures de l’île de Komodo. Alignés sur le pont, toute l’équipe se couche de bonne heure. Tandis que j’en grille une dernière seul sous les étoiles, je m’étonne d’observer, à la surface de l’eau, le plancton clignotant.




1 commentaire:

brice a dit…

plancton clignotant? t es sur que le dragon ne t as pas mordu?

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