mercredi 3 avril 2013 - 901e jour


Cette fois c’est sûr, les vacances se terminent. Demain, Olivia s’envole vers sa routine parisienne tandis que je vais continuer mon chemin à travers ce pays gigantesque, droit vers l’Est. D’ici là, sans même bouger du lit, nous contemplons encore l’aurore illuminer doucement ce panorama d’exception ; puis nous nous levons de bonne heure, histoire de ne rien faire plus longtemps. Sans manquer une petite baignade, nous restons toute la matinée au bord de la piscine, elle dans son bouquin et moi dans mes écrits. Vers midi, nous nous permettons une courte sortie jusqu’à notre épicerie favorite, où nous prenons un modeste déjeuner. J’en profite pour enquêter sur le moyen de retourner à Denpasar, mais les tarifs des taxis sont vraiment abusifs : puisque nous n’avons pas vraiment pratiqué les transports locaux, nous irons en bemo, ce qui aura le mérite de me remettre dans le bain. Alors que mademoiselle se fait chouchouter par une masseuse, j’exploite ce bel après-midi, en (quelques sortes) le calme avant la tempête. Après une laborieuse session de comptabilité, j’élabore le programme chargé de demain, où je retrouverai la circulation infernale de Denpasar au guidon d’une moto. Je dois notamment me rendre à l’immigration pour la énième fois, afin peut-être de récupérer mon passeport, avant de raccompagner le précieux colis à l’aéroport. Aussi, je dépoussière mon itinéraire : à l’époque de son élaboration, Olivia devait venir me rejoindre pour 15 jours, mais elle a eu bien raison de le prolonger d’une semaine. Le problème, c’est que mon nouveau visa d’un mois, déjà largement entamé, sera trop court pour atteindre la frontière. Et comme les autorités taxent les retardataires de 20 dollars par jour de dépassement, il va me falloir accélérer la manoeuvre. Ainsi, je décide arbitrairement de sauter quelques étapes : mon prochain arrêt se situe désormais sur la mythique île de Flores, à environ 500 km à vol d’oiseau. Et pour l’atteindre sans aile, il va me falloir traverser la moitié de Bali, le détroit de Lombok et l’île du même nom, le détroit d’Alas ainsi que la longue île de Sumbawa, et encore le détroit de Sapé. En bus et en ferry, si tout va bien, j’estime le trajet à trois jours ; une paille. Mais d’ici là, lors de cette douce soirée sous les étoiles, je profite encore un peu de ma vieille amie. Je remarque qu’elle aura participé à mon épopée à hauteur de deux petits pourcents, mais au-delà de cette  mesquinerie mathématique, ce fut pour moi très appréciable d’avoir pu partager un peu de mon épopée avec un être cher.


2 commentaires:

Olivia a dit…

Maintenant depuis mon lit j'ai vu sur l'immeuble d'en face...
Beaucoup moins paradisiaque !

brice a dit…

le probleme avec les voyages au paradis, c est le retour. moi ca fait deux semaines que nous sommes revenu de Maurice, je ne comprends toujours pas pourquoi je n irais pas vivre avec femme et enfants la bas pour toujours....

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