lundi 8 avril 2013 - 906e jour


Avec ce long trajet, j’ai des fourmis dans les jambes. Alors de bonne heure, profitant de la fraîcheur matinale, je chausse mes baskets pour aller me promener, une grotte à quelques kilomètres étant le parfait prétexte. De l’autre côté de la colline qui domine Labuan Bajo, je longe la route qui serpente dans un paysage des plus champêtres. Une heure plus tard, j’arpente un grand marché, curieusement à l’écart. Pour me mêler à la population, je prends un café à la guinguette comme j’en ai l’habitude : mon indonésien est mis à rude épreuve. Puis je débouche à la grotte de Batu Cermin, où je me joins à un petit groupe pour la visite. Le guide, en nous conduisant dans d’étroits goulots, nous explique que l’endroit est habité depuis la nuit des temps et que, plus récemment, les gens du coin, craignant les colons, venaient s’y réfugier. De nos jours, elle n’est plus occupée que par des chauves-souris et diverses bestioles bizarroïdes, comme cette horrible araignée croisée avec un scarabée. Je reviens en ojek pour explorer cette petite ville gentiment agitée : d’en haut, je commence par admirer la vue sur l’extraordinaire baie, puis je descends par un chemin escarpé entre les maisons colorées, le plus souvent aux murs de béton et toits de tôle. Bien que l’île soit très nettement chrétienne du fait de la colonisation portugaise, les haut-parleurs de la mosquée crépitent de l’appel à la prière. Sur les visages, les yeux se dérident et les cheveux frisent ; imperceptiblement, je suis en train de franchir les limites floues du continent asiatique. Dans la rue principale largement en chantier, à la recherche du meilleur prix pour mon excursion de demain vers l’île de Komodo et ses eaux parmi les plus riches de la planète, je fais jouer la concurrence. Ayant recensé les agences les plus intéressantes, je les laisse mariner en allant déjeuner. Soudain, une violente averse éclate, la première depuis quatre semaines me dit-on. Je patiente un moment avant de courir me réfugier dans mon hôtel, où je me consacre à la rédaction de mon histoire sans fin. Au crépuscule, alors que la pluie faiblit, je retourne dans chaque bureau pour enfin finaliser mon affaire, deux jours en mer à la découverte des trésors alentours. Ma soirée studieuse résume bien le contraste des lieux : au milieu des locaux, je dine un repas complet dans un petit restaurant populaire, et pour le même prix, afin de bénéficier d’internet, je me contente d’un simple soda sur la vaste terrasse avec vue panoramique d’un de ces bars de blancs, à la décoration rustique mais élaborée.





3 commentaires:

Olivia a dit…

Magnifique ! Enfin sauf l'arainee... C'est quoi ce truc ?!?
Félicitation, tu as presque rattrapé ton retard dans l'écriture de ton blog :)
Bisous

Cara a dit…

Brrr, je n'aurais pas aimé croiser cette araignée !

brice a dit…

j ai du mal a imaginer ce que cette araignee peut chasser.
la crique est magnifique

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