lundi 1er avril 2013 - 899e jour


Le coin où nous sommes étant assez isolé, et celui où nous allons encore plus, c’est de bonne grâce que j’accepte de louer un van privé pour nous y rendre. La fin de nos merveilleuses vacances approche, et pour les conclure en paix, nous avons choisi d’aller nous cacher dans la campagne typiquement balinaise : sur le versant Sud du mont Agung, au milieu des rizières. Pendant deux bonnes heures, nous n’empruntons presque que des voies secondaires sinueuses, passant lentement des paysages plus secs et sauvages de la côte Est à ceux plus verdoyant et aménagés du centre. Après une courte halte pour examiner une fabrique artisanale de bijoux en argent, nous atteignons le modeste village de Sidakaria. De là, nous bifurquons vers le minuscule hameau de Tabola avant d’atterrir dans une vallée circulaire particulièrement belle avec ses rizières en terrasse, comme les gradins d’un théâtre de la Grèce antique. Les promoteurs, qui viennent de comprendre le potentiel de l’endroit, commencent à peine à l’exploiter ; il n’y a encore qu’une poignée d’établissements de standing disséminés sur ses contours. Nous penchons pour un bel hôtel de caractère à peine terminé ; pour ne rien gâcher, il est complètement vide, ce qui m’autorise à casser les prix. Notre chambre spacieuse est décorée avec goût, agrémentée d’une ravissante salle de bain à ciel ouvert et d’une piscine en contrebas ; surtout nous jouissons depuis la grande terrasse, et même depuis le lit, d’une vue superbe sur le panorama. Après une bonne baignade, nous partons découvrir les environs délicieusement bucoliques. De nombreux vallons, au relief doux sculpté par les champs en étage, sont encerclés de plusieurs crêtes nettement plus escarpées et couverte d’une végétation dense. Au village, le contraste entre le faste de notre palace et la simplicité des habitations est saisissant. Nous cheminons dans les ruelles étriquées et les arrière-cours à la rencontre des sympathiques habitants, aussi contents que surpris de voir des étrangers. Puis nous nous arrêtons à une boutique très rustique tenue par une petite grand-mère. Un vieux paysan rieur me propose un godet d’arak, l’alcool de riz local : le prix est tellement dérisoire que j’offre une tournée générale. Plus loin, je fais goûter à Olivia l’immanquable Pop Mie, cette soupe de nouilles déshydratée servie dans un gobelet en plastique, avant de conclure cette promenade délicieusement bucolique en regagnant notre nid douillet.



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