dimanche 28 octobre 2012 - 744e jour


J’aurais voulu me lever tôt pour optimiser la journée, mais c’est raté : sans réveil et avec la fatigue accumulée, je ne me réveille qu’à 9h. Très confortablement installé, J’ai dormi près de 11h… Par conséquent en pleine forme, je saute dans mes baskets. Il me faut plus d’une heure pour traverser l’agglomération, ces avenues et ses rues quelconques. Varanasi compte quand même 3,5 millions d’habitants mais tout l’intérêt de la ville sainte réside dans le labyrinthe de la vieille cité, dont je parcours rapidement les ruelles étriqués, et surtout dans ses gaths légendaires, des kilomètres de quais aménagés en escalier le long du Gange. Le fleuve, malgré un taux de pollution effrayant, est sacré depuis des millénaires, et les pèlerins y viennent pour se laver de leurs péchés ou pour la crémation de leurs proches. J’arpente de long en large la rive grouillante de vie, et m’imprègne de la spiritualité qui y règne pendant des heures. Par ici, les gens se baignent, par-là, au milieu d’impressionnants tas de bois, on procède à la crémation. On ôte les beaux tissus colorés, puis on place le corps enveloppé d’un linceul sur le bûcher, avant d’y mettre le feu. Tandis que j’aperçois un crâne humain flotté sur l’eau, je manque de marcher sur un fémur. Plus loin encore, j’observe un marché animé ou un petit port où mouillent des barques. Les gaths sont dominés par des bâtiments inégaux : d’innombrables temples, de grands palais ou des habitations des plus sommaires. Le tout compose un ensemble à l’atmosphère mystique. Avant de partir, je me dis que je vais céder à la prochaine sollicitation, juste pour voir : je ne suis pas déçu. Un vieil homme fluet, pratiquement nu, m’attrape le bras, qu’il commence à pétrir de manière énergique. Il me propose alors un massage ayurvédique de la tête, selon la méthode ancestrale. Il me fait assoir sur une couverture et débute son œuvre. Puis lentement, sans rien demander, il m’allonge sur le sol et me déshabille devant les passants amusés. Tout y passe, des doigts jusqu’aux orteils. Bien relaxé, je retourne dans le dédale des ruelles où je réserve mon prochain billet de train et prends un bon repas, puis je retourne chez Ashish, occupé avec un client. Le soir, j’accompagne mon ami qui a rendez-vous avec des étrangers. Nous dinons une pizza devant le Gange, avec trois compatriotes et deux argentins. Le couple de français fait un long voyage, débuté comme moi depuis deux ans ; nous échangeons conseils et anecdotes dans la douceur de la nuit.




 

1 commentaire:

brice a dit…

dans un pays de 1milliard d habitant, tu peux te vanter d avoir trouver la plus sexy des masseuses...

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