Vue l’heure à laquelle je me suis
endormi, je me réveille dès 5h. Je suis encore bien malade, mais j’ai tendance
à croire qu’une bonne marche est le meilleur remède. Ca tombe bien, Kathmandu
m’appelle. 6h, 7h, Max, couche-tard, n’émerge toujours pas ; j’ai assez
attendu. Des hauteurs du quartier, je constate que la capitale est bien celle
d’un pays sous-développé : la plupart des bâtiments sont en brique rouge
et nombreux sont ceux dans un état déplorable, tout comme les infrastructures
et les véhicules. Je commence par m’imprégner de l’atmosphère du vieux quartier
Thamel, très typique. Les gens sont surtout vêtus à l’occidental, avec de
mauvaises contrefaçons. Je tourne au hasard dans d’étroites ruelles sombres, en
évitant au maximum les axes principaux, leurs boutiques à touristes et leurs
rabatteurs. On débouche parfois sur de petites places où trônent
immanquablement de modestes temples, ou encore les étals d’un marché de fruits
et légumes. Et puis j’arrive sur la merveilleuse place royale. Dans un espace
restreint sont rassemblés les majestueux palais de différentes époques, du 17e surtout, des pagodes grandioses, ainsi que de grandes statues de divinités. Cet
ensemble architectural baroque, inédit pour moi, témoigne du passé glorieux des
rois de la vallée. Mais l’endroit, situé au cœur de la cité et accessible à
tous, reste néanmoins très vivant. Le passé et le présent se mêle allégrement, produisant
une atmosphère fantastique. Dans un château fastueux reconvertit en musée,
j’apprends l’histoire de la royauté, abolie en 2006, et admire le grand talent
des artisans, à travers les boiseries sculptées, les bronzes et les peintures,
d’une finesse étonnante. Aussi, je pénètre respectueusement dans le temple
Kasthamandap, du 12e siècle, qui donna son nom à la cité. A côté, dans la
magnifique cour intérieure d’un monastère, la déesse vivante Kumari, qui
ressemble fort à une petite fille, me salue solennellement de son balcon. Fébrile
et probablement fiévreux, je me réfugie un moment sur un toit pour déjeuner en
admirant le spectacle ; puis je redescends parmi la foule, en me faufilant
dans des rues commerçantes bondées, afin de m’imprégner de la vie locale. En
fin d’après-midi, je travaille longuement dans un petit restaurant équipé
d’internet, cherchant des alternatives à mes soucis logistiques ; et le
soir, je retrouve Max qui, ayant pitié de moi, finit par lâcher son ordinateur
pour me préparer le traditionnel dhal – bhat.
2 commentaires:
c est quoi, le dhal bhat?
c'est le plat traditionnel ici, ils mangent ca a tous les repas. Du riz et une puree de lentilles, souvent servis avec des legumes. Ca se laisse manger.
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