samedi 17 novembre 2012 - 764e jour


Puisque Thong ne travaille pas ce samedi, il me prête gentiment son beau VTT. Dans cette lointaine banlieue en plein essor, de larges avenues impeccables sont cadrées par de grands bâtiments contemporains, occupés par des bureaux ou des grands restaurants, des karaokés ou des salons de massages. Certaines tours de verre dépassent allégrement les 100 mètres, et d’autres encore sortent de terre. Mais derrière ces façades clinquantes, comme chez mon ami, se cachent un réseau de ruelles sombres et étroites abritant des échoppes bien plus modestes, ainsi que les immeubles d’habitation, entassés les uns contre les autres. Sur un grand boulevard au trafic dense, même si les règles ne sautent pas aux yeux, les gens sont très disciplinés. La plupart des carrefours n’ont pas de feu, mais le flot de deux roues se croise sans heurt, chacun ralentissant suffisamment pour éviter les autres. Surtout, ils roulent tous très lentement. Avec mon vélo, une vraie bombe, je dépasse tout le monde à toute vitesse. Et comme ça m’amuse beaucoup, je prolonge copieusement la balade. Une fois calmé, j’entreprends de sillonner le Hanoï historique, à commencer par la cité impériale de Thang Long, siège de plusieurs dynasties s’étalant sur huit siècles. Mais rare sont les vietnamiens à parler anglais, et ils ne sont pas spécialement désireux d’orienter les visiteurs. Enfin dans l’enceinte, je juge l’ensemble décevant. Au fil du temps, les bâtiments ont été largement modifiés, la plupart n’étant plus que de simples bâtiments coloniaux de 100 ans tout au plus, fermés qui plus est. On apprend néanmoins la forte influence du puissant voisin chinois, qui envahit régulièrement le territoire au cours de l’Histoire. Un peu partout sur le site, les archéologues sont à l’œuvre, il faudra repasser. Par contre, le Temple de la Littérature, parfaitement préservé, est un bel exemple de la culture antique du pays. Dès le 11e siècle, le pouvoir fonde cette école élitiste sur les préceptes du grand Confucius. Les cours intérieures successives présentent des jardins raffinés, agrémentés de superbes bonzaïs. Et les édifices de bois rouges surmontés de dragons sculptés sont particulièrement raffinés. Plus loin, le grand mausolée cubique de Hô Chi Minh, le père de la nation, est sévèrement gardé. L’esplanade étant interdite aux vélos, je me réjouis de faire courir un peu les policiers. Dans le musée tout proche, le culte de la personnalité est poussé à son paroxysme. Autour d’une statue de cinq mètres, différentes salles aux aménagements originaux, très réussis, exposent les victoires de l’oncle Hô, qui combattit successivement les japonais, les français et les américains. A côté, les visiteurs se pressent autour de la fameuse pagode au pilier unique, lieu de culte symbolisant une fleur de lotus. Enfin, ma promenade se conclue au coucher du soleil sur les rives de l’immense lac Hô Tay, dominé par la superbe pagode verticale Tran Quoc. Une fois rentré à l’appartement, ses trois occupants me questionnent un peu pendant le diner, puis ils se tournent vite vers leurs ordinateurs. Puisque c’est comme ça, allongé par terre, j’en fais autant.






 

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