dimanche 4 novembre 2012 - 751e jour


Une fois n’est pas coutume, je monte à la capitale, à seulement 150 km de là, dans un car de touristes très confortable ; pour un prix quasi similaire, s’y rendre en transport local nécessite plusieurs changements et risque de prendre toute la journée. Et je comprends vite pourquoi en voyant la route, mauvaise et étroite, qui grimpe et serpente sans discontinuer. En petite forme, je contemple le superbe paysage accidenté. Une rivière d’un vert laiteux serpente au pied de montagnes encore verdoyantes ; les sommets enneigés apparaissant parfois au détour d’un virage. La pause-déjeuner comprise, il faut tout de même cinq heures pour atteindre la vallée de Kathmandu, une vaste vallée encerclée de montagnes et perchée à 1500 mètres d’altitude. Je trouve mon nouvel hôte, qui habite un quartier résidentiel à côté du centre. Dans une grande maison plutôt correcte comparée aux autres, où Max occupe deux petites pièces au rez-de-chaussée, les conditions sont spartiates. Il est marié depuis peu, mais sa femme a profité des vacances pour aller visiter la famille. Il m’installe dans la cuisine où se trouve un lit puis nous bavardons un moment, entourés des autres locataires, curieux de ma présence. Alors que j’expose mon itinéraire, Max m’explique qu’il est impossible de se rendre en bus au parc national de l’Everest. La route s’arrête à mi-chemin, et il reste encore six jours de marche pour arriver au premier village, sans parler du retour. L’avion est trop cher pour moi, je n’irai pas ; la déception est grande. J’ai conçu mon programme au Népal sans guide, et je savais bien qu’il était un peu léger. Sur les cartes, j’avais bien repéré une voie d’accès, sans savoir que ce n’était qu’un chemin de randonnée. Il fallait être bien naïf ou ignorant, voire les deux, pour croire qu’on pouvait arriver comme une fleur au cœur du gigantesque massif de l’Himalaya. En attendant de revoir mes plans, j’invite mon ami au restaurant. C’est un gentil garçon de 32 ans, athée, infographiste sans emploi qui apprend seul la programmation. Si j’ai bien compris, il n’est pas débordé. Sa femme, institutrice, touche un maigre salaire, et il m’avoue dépendre de la générosité d’une tante. Max sourit constamment, même quand cela ne s’y prête pas, mais n’est pas spécialement chaleureux ; j’ai encore un peu de mal à le déchiffrer, mais ça va venir. Mon rhume s’étant nettement empiré, je me couche très tôt, enfoui sous les couvertures.
 





 

2 commentaires:

Cara a dit…

Dommage pour le parc...
Je suis impressionnée de lire tout ce que tu écris sur tes hôtes. Il y a vraiment des gens de tout genre, entre ceux qui insistes pour que tu ne paies rien et ceux qui se laissent inviter (hem... comme nous :/, ceux qui sont très chaleureux et ceux qui sont plus réservés...
Bref, une découverte à chaque fois.

brice a dit…

c est bien la premiere fois que tu ne vas pas grimper sur le sommet bu bled ou tu passes. bon ok, c est aussi le sommet du monde, il fallait s attendre a ce que se soit complique. ca te fera un objectif pour un autre voyage vers le sommet du monde!

Enregistrer un commentaire