lundi 29 octobre 2012 - 745e jour


Cette fois aidé par un réveil, je ne manque pas de me lever dès 5h. Je compte faire un tour de bateau sur le Gange et je ne veux pas manquer le lever du jour. Alors que le soleil pointe à l’horizon, je monte dans une modeste barque que manœuvre un homme à l’âge canonique de 85 ans. Vu du fleuve, le spectacle des ghats qui s’illumine est magique. Pour une fois au calme, Je contemple sereinement la vie qui s’écoule en même temps que le Gange. J’ai depuis longtemps abandonné l’idée idiote de me baigner dans ces eaux sacrés d’accord, mais tellement sales, cependant, sur le retour, je relève le pauvre homme de ses fonctions en ramant moi-même ; un très bon exercice matinal. Après déjeuner, j’arpente à nouveau les ruelles désordonnées, en prenant mon temps cette fois. Dans un coin, je regarde discrètement cet homme en pleur déposer un défunt parent sur le bucher avant d’y mettre le feu. Peu après, je me console en écoutant ce gamin qui tape magnifiquement sur ses tablas. J’observe une cérémonie dans un temple, j’entre dans les arrière-cours, j’accepte, un peu, d’écouter l’argumentaire des commerçants. Puis, à une terrasse où je viens profiter du panorama, je retrouve mes deux québécois attablés. Nous nous racontons nos dernières aventures ; c’est fou tout ce qui se passer en deux jour dans ce pays. Je continue ma promenade vers le Sud en zigzaguant tantôt vers les ghats, tantôt vers de pauvres quartiers d’habitations. J’ai quitté la zone touristique depuis un moment déjà : il n’y a plus un touriste, et plus personne ne m’importune. Après des heures de marche, j’arrive à l’université de Bénarès, la plus grande d’Asie. En effet, le campus est immense ; magnifique aussi, des bâtiments en bon état étant éparpillés au milieu de jardins luxuriants. Avec l’aide d’un étudiant, je finis par trouver le musée des arts ; c’est certainement le plus intéressant que j’ai visité en Inde. Les collections de peintures, de sculptures, de bijoux, d’armes, d’étoffes et j’en passe, retrace admirablement la foisonnante histoire culturelle du pays. Je me dirige alors vers la maison en traversant des quartiers très populaires en me guidant vaguement grâce au soleil. Mais je marche depuis 7h et il est déjà 14h : je m’accorde un rickshaw pour les derniers kilomètres. Puisque Ashish a du travail, j’en profite pour me reposer dans le jardin et étudier un peu. Mon train ne partant qu’à 23h, mon ami insiste pour m’inviter à diner. Il m’emmène dans les quartiers chics, où nous rentrons dans une cour très soignée, entourée de bâtiments fastueux. Ce garçon si gentil est également très intéressant. Sa vision de son pays, lui qui connait la mentalité occidentale, m’est très précieuse ; elle vient s’ajouter à mon propre regard, encore une ébauche, mais déjà si complexe. D’ailleurs, ma journée s’est déroulée très tranquillement : j’ai payé le bon prix à chaque fois, j’ai négocié avec mes trois mots d’hindi, j’ai pris les rickshaws à l’indienne, j’ai mangé local, dans la rue. Ca y’est, je maîtrise enfin les usages de ce si grand pays ; c’est donc le moment de partir. Demain, j’entre au Népal.





 

1 commentaire:

brice a dit…

ca devrait etre moins peuple et un peu moins pollue

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