lundi 26 novembre 2012 - 773e jour


        Hier, un peu à contrecœur, j’ai réservé une randonnée organisée pour visiter certains des villages des huit minorités ethniques qui peuplent la région, dont les mieux représentés sont les H’mong et les Dao. J’aurai voulu y aller seul, mais n’ayant plus qu’une journée ici, je mise sur l’efficacité, sachant aussi que les autorités voient d’un mauvais œil les promeneurs solitaires vue la proximité de la frontière. C’est donc une équipe internationale d’une dizaine de personnes conduite par un guide qui débute la promenade. Au convoi s’ajoutent trois ou quatre femmes joliment vêtues de leurs habits traditionnels et coiffées de leur drôle de chapeau. En plus d’être très souriantes, elles parlent un anglais étonnement bon, bien meilleur en tout cas que la plupart des vietnamiens. Le paysage caractéristique des rizières en terrasse perd un peu de son attrait puisque la récolte a eu déjà eu lieu ; de toute manière, plongé dans la brume, on ne voit pas plus loin que le bout de son nez. En marchant, je bavarde avec un suisse, grand voyageur lui aussi, et un brésilien un peu perdu. Surtout, je m’amuse avec ces toutes petites dames espiègles, qui confirment la théorie qui veut que les gens les plus simples soient aussi les plus accessibles. Petit à petit, les nuages se lèvent, ou plutôt c’est nous qui passons en dessous en glissant dans une large vallée creusée par une rivière. On découvre alors le majestueux paysage, très pittoresque, que les paysans ont largement modifié en sculptant les pentes. Après avoir franchis un mince pont suspendu, nous atteignons un premier village composé d’humbles maisonnettes de bois. De toute évidence, ces gens vivent dans une grande précarité, même si l’afflux récent de visiteurs améliore le quotidien. Dans les inévitables boutiques de souvenirs, on propose toutes sortes d’objets d’artisanat ; à côté, le guide nous montre les techniques de tissage ou de teinture à l’indigo. La promenade se poursuit et un peu plus loin, nous stoppons dans un autre village, un peu plus gros et largement bétonné. Nous déjeunons dans une grande cantine où se côtoient toutes les nationalités, nous visitons ensuite une école toute neuve avant de retourner à Sa Pa en car. Bien entendu, le côté authentique est largement altéré, mais ce fut quand même une jolie balade. En fin d’après-midi, je tombe sur le bandit rencontré l’avant-veille dans le bus, attablé à une terrasse. Il me paye un thé ainsi qu’une bouffée de tabac dans une de ces longues pipes à eau, puis dans l’arrière-cour, nous concluons une toute petite affaire. Le soir j’erre donc paisiblement dans la rue, la tête dans les nuages, au sens propre comme au figuré. Il fait frisquet, je ne m’attarde pas.
 




 

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