vendredi 2 novembre 2012 - 749e jour


De bonne heure, en franchissant la rivière, je pénètre dans l’immense parc royal de Chitwan, réputé pour la diversité de sa faune. Il est habité par de nombreux mammifères, dont des cerfs, des singes, des gaurs, des mangoustes, des sangliers, quelques léopards, ainsi que par des centaines d’espèces d’oiseaux. Les chances d’apercevoir un tigre du Bengale sont infimes, mais la vraie star ici, c’est le rhinocéros unicorne, une rareté. C’est une joie de pouvoir explorer ce coin de nature préservée à pied, flanqué de deux guides juste armés de bâtons. Les consignes de sécurité sont simples : si un tigre attaque, on ne bouge pas, on le fixe et on lève les bras ; si c’est un rhino, on sprinte vers le premier arbre. En silence, nous nous faufilons dans une superbe forêt dense, surtout plantée de tals et de cotonniers. Après avoir examiné des insectes bizarres, des macaques et quelques cerfs tachetés, nous sortons des bois pour suivre une piste surélevée à travers une grande zone marécageuse. Mon escorte n’est pas très bavarde, ce qui me convient bien, mais pas très attentive non plus. Heureusement, j’ouvre l’œil : parmi les hautes herbes, à 50 mètres, une tâche sombre accroche mon regard. Je m’arrête tandis que les deux zouaves continuent devant ; la forme bouge, une tête émerge. C’en est un, un gros rhino, qui me regarde avec dédain ; impressionnant. Après un repos mérité, l’un des guides revient me chercher en milieu d’après-midi pour une virée en canoë. Les embarcations sont en fait de longues pirogues dans lesquelles s’entassent de nombreux touristes. En comptant bien, je m’arrange pour me retrouver en tête de gondole, devant une douzaine de chinois suréquipés. De cette manière, la forêt est toujours aussi belle, et nous regardons plonger des martins pêcheurs bleu fluo, mais surtout de gros crocodiles et leur œil vitreux, à moins de trois mètres, immobiles et inquiétants. Enfin, nous concluons la promenade par la visite de la nurserie d’éléphants. Dans la soirée, dans un bon restaurant connecté au web, je me régale d’un steak –frites. Je crois bien que la dernière fois que j’ai mangé du bœuf, c’était un zébu malgache. Je rattrape un peu de mon retard en publiant quelques pages sur ce blog, puis je rentre dans la nuit noire et froide. Il n’y a pourtant que deux rues, mais je ne retrouve mon chemin qu’après un long moment d’errements.
 




2 commentaires:

Cara a dit…

Super, les consignes de sécurité ! Je me demande combien de touristes garderaient vraiment leur sang-froid en levant les bras devant un tigre prêt à bondir sur eux... ;)

brice a dit…

c est des tigres bouddhistes, non violents...

Enregistrer un commentaire