samedi 24 novembre 2012 - 771e jour

La route qui m’attend aujourd’hui promet d’être aussi longue qu’incertaine : au programme, bateau, bus et train, jusqu’à Sa Pa, environ 400 km vers les montagnes du Nord. C’est aussi la dernière fois avant très longtemps que je me dirige dans cette direction, puisqu’après ça, je file vers le Sud pendant quelques milliers de kilomètres. Et cette fois-ci, pas question de me faire rouler, en recoupant les informations, j’ai bien l’intention de voyager local. Ainsi, de bon matin, je prends un minibus qui traverse les superbes paysages de Cat Ba pendant une heure. Au Nord de l’île, moi et les autres passagers, exclusivement des vietnamiens, embarquons sur une petite vedette rapide qui accoste à Haï Phong 45 minutes plus tard ; le temps de me faire comprendre et d’avaler un café et me voilà reparti dans un bus très convenable, au trois quart vide, vers Hanoï. Le trajet sur une large autoroute se déroule sans encombre jusqu’à une grosse station de bus en périphérie de la capitale. Comme d’habitude, j’ai bien du mal à trouver quelqu’un qui bafouille trois mots d’anglais, mais je parviens quand même à monter dans le bus urbain adéquat. De retour dans le centre de Hanoï, je marche jusqu’à la gare, mais on m’annonce que les trains de nuit sont complets pour ce soir. J’évalue calmement la situation devant un hamburger, puis je décide de me rendre à la station de bus opposée, en banlieue Ouest. Via quelques kilomètres à pied et un nouveau bus, bondé celui-là et pris dans les embouteillages, j’y arrive en fin d’après-midi. Dans la cohue, je finis par dénicher un grand car qui roulera toute la nuit, un peu cher mais doté d’un confort inédit. On se déchausse pour marcher sur l’allée matelassée, et de part et d’autre, les passagers s’allongent sur de belles couchettes douillettes, auxquelles s’ajoutent oreiller et couverture. Le seul problème, c’est que les vietnamiens sont plutôt petits, et l’espace pour mes 173 centimètres s’avère restreint. Mais j’en ai vu d’autres et rouler ainsi, pour moi, ça reste du luxe. N’ayant pas envie de dormir dès 18h, je m’installe sur les marches près du chauffeur, qui conduit dramatiquement lentement. A côté, je discute avec un jeune homme sapé à l’américaine et parlant correctement anglais. Je lui explique que son pays est magnifique, mais je regrette qu’il soit difficile d’avoir une conversation avec ses habitants qui ne tourne pas autour de l’argent. Malgré cela, le filou ne déroge pas à la règle en me proposant un hôtel, un bar, et de l’herbe ; le tout, évidement, à des tarifs démesurés. Il va même plus loin en voulant m’offrir à manger si je fais« l’ouvreuse » devant son établissement. Devant son sérieux, j’hésite entre consternation et fou-rire, après quoi je l’envoie balader, je retourne à ma place et me plonge dans mes leçons.
 
 

2 commentaires:

brice a dit…

pourtant, t arais ete mignon en ouvreuse talon haut, bas resille et gaine en latex. je suis sur que t aurais fait un carton!

Jérome a dit…

pas convaincu...

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