vendredi 16 novembre 2012 - 763e jour


Après un léger décrassage dans les toilettes luxueuses de l’aéroport, je me dirige tranquillement vers l’embarquement. Dans les airs, je révise ma géographie. Sous ces latitudes, des déserts s’étendent sur tous les continents. Mais du fait de l’influence de l’Himalaya et de la mousson, l’Indochine est extrêmement luxuriante. A l’approche du Nord Viêt Nam, je constate l’exubérance de la nature et l’omniprésence de l’eau. Au milieu des champs bien délimités, les cours d’eau sont domptées par l’homme. Ils ne présentent pas de contours courbes, mais inondent des parcelles aux contours géométriques. Au sol, les formalités douanières sont rapides, puis je retire une liasse de billets : en dong, je deviens millionnaire. J’entre donc dans le 34e pays de mon épopée, dont je ne connais que quelques clichés. Peuplé par plus de 90 millions de vietnamiens, cette nation « communiste » largement ouverte au capitalisme bénéficie d’un boom économique depuis plus de dix ans. J’en ai aussi terminé avec le froid : ici, il fait près de 30 degrés, accompagnés d’un fort taux d’humidité. Dans le bus qui m’emmène dans le centre, je remarque la qualité des infrastructures et le caractère récent et banal des bâtiments, dont de nombreux gratte-ciels. Sac au dos, je parcours un moment les larges avenues propres et arborées avant de me poser en hauteur à une terrasse, afin d’observer le ballet de la rue, largement dominé par les motos et les scooters. Il y a bien quelques personnes âgées coiffées du traditionnel chapeau pointu, mais la plupart de gens sont vêtus à l’occidentale ; En fin d’après-midi, j’entreprends de rejoindre à pied le quartier de mon nouvel hôte, en périphérie. Mais ma carte se limite au centre-ville, et après plus d’une heure, je capitule : j’aborde un chauffeur de mototaxi et appelle Thong (à droite sur la photo), qui lui indique l’adresse. Ce jeune homme de 25 ans partage un studio avec deux camarades dans une grande résidence. L’équipement est sommaire : un simple réchaud fait office de cuisine et dans la minuscule salle de bains, le pommeau de douche ne fonctionne plus. Qu’importe, vue la température, l’eau froide n’est plus un problème, je vais pouvoir retrouver une hygiène convenable. Durant les présentations, nos premiers échanges en anglais sont laborieux ; il va falloir m’adapter à un nouvel accent. Et puis on sert le diner à même le sol, porc, riz et légumes. Je dois désormais composer avec des baguettes ; pas évident, mais ça va venir. Ensuite, avec Thong, nous sortons boire un verre ; il s’avère être un gentil garçon, très doux, qui travaille dans l’informatique. Plus tard enfin, nous nous allongeons tous les quatre par terre, une simple natte délimitant le couchage.



 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hello Jérôme,
Et maintenant à l'autre bout du monde, décidément difficile de te suivre, tu vas trop vite.
J'espère que ce beau pays, qui me fait rêver, te remplie de joie. Entre les habitants chaleureux et les paysages, tu dois être comblé.
Je te souhaite bon vent, au pied de la venise verte des marais poitevins, chez nous aussi il y a de l'eau, mais pas de mousson.
Carole

Jérome a dit…

Salut cousine. Je me doute que le rythme de mon journal est soutenu, mais d'un autre côté, je gagne beaucoup de temps.
De grosses bises à tous les poitevins.

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