dimanche 25 novembre 2012 - 772e jour


A 4h du matin, alors que je dors à poings fermés, le bus fait escale à Lao Cai, poste-frontière avec la Chine. Comme la plupart des passagers descendent là, j’en profite pour m’étaler sur les cinq banquettes du fond. A l’aube, nous arrivons à bon port, mais je n’ai pas fini ma nuit : je préfère rester dans le véhicule jusqu’à ce qu’on me demande d’en sortir, ce qui est le cas deux heures plus tard. Je suis le premier rabatteur qui accepte mon tarif, 100 000 dong la nuit (4 euros), jusqu’à une pension familiale convenable. Un peu plus tard, je sors découvrir Sa Pa, une jolie petite bourgade perdue au cœur du massif Hoang Lien à 1700 m d’altitude. Toute la matinée, les nuages vont et viennent ; plongeant d’abord la ville dans un épais brouillard, ils se dissipent en un instant, laissant apparaître les montagnes verdoyantes tout autour. Comme ailleurs dans le pays, tout semble neuf : des immeubles étroits de quelques étages, d’un style néoclassique bigarré, entourent la grand place ou le lac, tous deux agrémentés de parcs. Seule l’église construite par les colons français apporte une touche vaguement ancienne, mais l’ensemble n’en est pas moins plein de charme ; et de mystère aussi, lorsque les nuages reviennent voiler le tableau. Dans la rue, de nombreuses femmes arborent de curieux costumes traditionnels : en effet, l’un des intérêts de la région est d’être habité par plusieurs ethnies conservant encore leurs traditions. Mais je compte partir à leur rencontre demain ; aujourd’hui, je m’occupe de la montagne. Dans l’après-midi, cherchant un accès au contrefort qui domine le coin, je tombe sur l’entrée d’une espèce de parc de loisirs ; je me laisse tenter. La municipalité a modestement aménagé une montagne avec des divers jardins soignés, des fontaines, et bien sûr des centaines de marches. Bel effort, mais ce gros piton rocheux, au-dessus, continue de me narguer. En sortant des chemins pavés, je fais le tour du parc jusqu’à trouver une sortie. Me voilà enfin seul, sans encadrement surtout, à crapahuter dans la nature. Et même si l’endroit est dompté par l’homme, je me réjouis de la balade. J’emprunte un sentier traversant un agréable sous-bois, mais au-dessus, je dois me frayer un chemin dans la broussaille. Après deux bonnes heures, je m’assoie fièrement sur le caillou que je visais toute la journée, contemplant longuement le panorama grand angle. D’un côté, le relief sombre grimpe puis disparait dans le brouillard ; de l’autre, une longue vallée serpente à n’en plus finir ; juste en bas, la ville semble minuscule et au loin s’étend une mer de nuage. Plus tard, je dine tranquillement dans un petit restaurant proposant de délicieux plats locaux.


 

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