jeudi 8 novembre 2012 - 755e jour

Dès mon réveil, j’avale sans bruit un verre d’eau chaude et trois biscuits, puis je file en taxi à la gare routière. Comme je rate de peu le bus de 7h30, je prends celui de 8h30. Je m’étonne d’apprendre que le trajet de 120 km dure 8h, mais je comprends mieux quand je vois l’état du car, et surtout de la route. Descendant parfois et grimpant souvent, elle est étroite, constamment sinueuse, et jonchée de nids de poule. Je me retrouve tout au fond, là où la rangée de sièges est surélevée, ce qui me vaut d’avoir la tête très près du plafond ; trop près, puisque je me la cogne à maintes reprises, à chaque fois que le véhicule fait un bond. Au gré des arrêts dans les villages, j’ai quelquefois trois places à ma disposition, mais la plupart du temps, il faut se serrer au-delà du raisonnable. Après avoir franchis les contreforts de la vallée de Kathmandu, nous continuons plein Nord en longeant la rivière Trisuli. Ainsi, alors que l’hiver approche en ce mois de novembre, je me dirige moi aussi vers lui, vers les sommets de l’Himalaya. Après la pause-déjeuner, la chaussée se dégrade encore. De longues portions ne sont que des pistes de pierres, sans parler des éboulements qui la coupent régulièrement, où seul un 4x4, et encore, devrait passer ; mieux vaut bien s’accrocher. Néanmoins, tout au long de cet interminable rodéo, le paysage, qui se radicalise de plus en plus, est superbe. Vers 16h, après plusieurs contrôles militaires, les deux ou trois étrangers sont invités à descendre pour s’acquitter des frais d’entrée au parc du Langtang. Ils sont déjà bien assez chers à mon avis (30 euros, plus ou moins un mois de salaire), alors je dois lourdement argumenter pour ne pas payer la carte de trekking ; simple question de vocabulaire, je compte seulement me balader un peu, non pas partir en expédition pendant plusieurs jours comme c’est la norme. Peu après ces chicaneries, nous débarquons enfin à Dhunche, petite bourgade marchande perchée à 2000m d’altitude. Mais l’heure n’est pas à la découverte, le soleil se cache derrière une montagne et la température, déjà frisquette, dégringole. Je trouve vite refuge dans un bon hôtel ; la cuisine, bien que coûteuse, y est délicieuse. Repu, je me couche de bonne heure et regarde un film au chaud sous les couvertures.



1 commentaire:

Cara a dit…

Quel courage d'avoir passé autant de temps dans ce bus... Je crois que je n'aurais plus cette patience (même si je l'ai aussi déjà fait !)

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