mardi 6 novembre 2012 - 753e jour

Après une bonne nuit sous deux grosses couvertures, je vais déjà mieux. De bon matin, j’avale des gâteaux et un jus sur une petite place où se déroule une partie de badminton d’un très bon niveau. Les gars pariant de l’argent, la rencontre n’a rien d’amical. Après la balle de match, je longe cette grande avenue, qui essaie d’avoir l’air luxueuse sans y parvenir, jusqu’à la gare routière centrale, pour prendre le bus local. Je compte consacrer la journée à la visite de quelques-uns des lieux de cultes les plus fameux. Je débarque d’abord à Boudhanath, hautement sacré pour les bouddhistes du monde entier. Les alentours sont notamment habités de nombreux tibétains en exil, fuyant la répression chinoise. De dimensions impressionnantes, le grand stupa blanc est surmonté d’une haute pyramide d’or. Sur chaque face, un regard perçant veille sur les pèlerins, tandis que d’innombrables drapeaux de prières colorés volent au vent. De jolis bâtiments de pierre, boutiques et restaurants ainsi que plusieurs temples finement ouvragés l’encadrent en cercle. Inévitablement, des touristes sont présents, comme moi, mais il y a surtout des moines de tous âges, aux robes grenât et safran, qui tournent autour en égrenant leur chapelet. Dans les temples où des cérémonies ont lieu, les bonzes entonnent des liturgies de leurs voix graves, accompagnés de gros tambours et d’étranges trompettes. Après ce lieu mystique, je traverse les vilains faubourgs de la capitale à pied, jusqu’à un autre complexe, Pashupatinath ; celui-ci est hindou, comme la grande majorité de la population. Le sanctuaire principal est interdit aux non-hindous et la sécurité ne rigole pas, mais on peut le voir de la colline arborée, en face, où un jeune étudiant m’explique les rituels. En bas, au bord de la rivière, sacrée bien-sûr, se déroulent des crémations. C’est là que les notables redeviennent cendres. Pendant ce temps-là, des singes farceurs agacent les sâdhus. Après un long tour de la modeste rocade, je me retrouve à l’opposé de l’agglomération. Ma santé s’améliore, mais j’ai toujours autant de mal à respirer. Ca s’explique par le taux de pollution catastrophique, l’un des pires au monde, dû à la situation de la ville au fond d’une cuvette. J’ai donc un peu de mal à gravir les centaines de marches qui mènent à Swayambhu, autre stupa bouddhiste de première importance, assez semblable à celui de ce matin. Mais cette fois, il est précédé par trois énormes statues divines dorées, et surtout, la vue sur la ville y est imprenable. De là-haut, je visualise l’itinéraire avant de m’enfoncer dans de misérables quartiers et de rejoindre le centre-ville. J’ai encore du travail ce soir : concernant l’Himalaya, je décide de me rabattre sur le parc du Langtang, au Nord de Kathmandou. Quant à l’inaccessible Everest, j’ai ma petite idée. Par contre, l’obtention de mon visa vietnamien commence à devenir un sérieux problème. Comme je termine tard, je ramène le diner à mon hôte, touché par l’attention.







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