dimanche 23 décembre 2012 - 800e jour

De bon matin, je pars explorer cette petite cité provinciale. Kratie est assez étendue, mais le centre colonial est restreint. Sur les quais, les petits immeubles colorés sont de bonne facture, tandis que dans les deux ou trois rues en retrait, ils sont plutôt vétustes. Devant un grand temple parfaitement entretenu, les habitants s’activent autour d’un grand marché contemporain, mais en s’éloignant, le béton disparaît rapidement au profit du bois. De vieilles bâtisses sur pilotis, assez grandes, sont couvertes de toits en tuiles travaillés. Un peu plus loin encore, les habitations ressemblent plus à de simples cabanes, toujours en hauteur au-dessus des marécages. Je m’éloigne alors en longeant le fleuve, où l’administration occupe de belles villas de l’époque française, jusqu’au petit temple Roka Kandal, vieux de près de deux siècles. Complètement seul, je fais une courte pause à l’ombre des grands arbres qui l’entoure. Dans l’après-midi, je monte dans une grande barque pour me rendre sur une petite île juste en face. Le niveau du fleuve est bas et il faut marcher sur le sable brûlant pour atteindre la rive. Je continue les pieds dans l’eau jusqu’à la pointe Sud pour découvrir, de l’autre côté, un village flottant peuplé de vietnamiens, qui me rappelle forcément les habitations similaires de la baie d’Ha-Long. Je remonte alors gaiement sur la piste qui fait le tour du littoral. Ici, c’est la campagne : quelques jolies maisons sont dissimulées par des jardins foisonnants et de vastes champs s’étendent au milieu de ce charmant bout de terre. La nature est généreuse et les habitants, très souriants, semble se satisfaire de leur vie simple. En retournant en ville au crépuscule, je me dis que c’est probablement la dernière fois que je navigue sur le Mékong, ce fleuve fascinant que je suis depuis presque 2000 km. Après la capitale, que je rejoins demain, nos chemins se séparent. Cette longue et belle journée de promenade dans la province cambodgienne m’a comblée, mais je n’ai pas vu de ville digne de ce nom depuis Hanoï, j’attends donc de me mêler à l’agitation de Phnom Penh avec une certaine excitation.
 


 

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