samedi 22 décembre 2012 - 799e jour

Réveillé dès l’aube, je me pointe en avance à la plage, le point d’embarquement pour retourner « sur le continent ». Il n’est pas encore 8h et c’est le début d’une longue attente. Nous traversons le fleuve avec un peu de retard puis, de l’autre côté, l’agence prépare en avance les formalités douanières. Passeports, formulaires, frais de visa : l’opération pour une vingtaine de personnes prends déjà un temps fou, surtout que le bus n’est pas encore là. Une dizaine de kilomètres plus loin, entre les deux check points, le responsable nous fait asseoir à une guinguette pour une demi-heure, le temps d’effectuer les démarches. 9h, 10h, 11h : en repassant de temps à autres pour rassurer les passagers qui s’impatientent, il explique que les douaniers retardent nos affaires. Mais j’ai l’habitude des frontières et surtout, j’ai l’œil : entre ses aller-retours et ses coups de fil incessants, je voie bien qu’il manigance quelque chose. La preuve, il n’est pas surpris d’accueillir au compte-gouttes des clients supplémentaires. Et ça n’est que vers midi que nous prenons réellement la route. Me voici donc au Cambodge, 35e pays de mon périple. Son territoire, 180 000 km2, est légèrement plus petit que le Laos, et constitué au trois quarts de plaines largement inondables. Par contre, sa population est trois fois plus importante, avec 16 millions d’habitants, et très homogène, avec 90% de khmers. C’est aussi une nation très pauvre, bien que le développement soit en avance par rapport à son voisin du Nord. Etant donné la pression démographique plus forte et des terres plus accessibles, la déforestation est ici un problème majeur. Je le constate en voyant défiler le paysage : seuls quelques hauts palmiers rôniers dominent les inévitables rizières, ainsi que des champs variés, légumes ou céréales. Le temps passe, mais heureusement, contrairement aux autres qui continuent vers la capitale, je m’arrête à mi-chemin. 8h pour quelques 200 km, on a vu plus rapide, si bien que l’après-midi est déjà bien avancé quand je descends à Kratie, bourgade d’environ 100 000 habitants. Je pose mon sac dans une toute petite chambre sans fenêtre avant d’aller me dégourdir les jambes. La ville est étendue, mais le centre, datant de l’époque coloniale, est très réduit. Même à l’heure de pointe, l’atmosphère reste très paisible. Les hommes sont vêtus de façon banale, tandis que les femmes arborent des pyjamas fleuris ou avec des personnages de dessins animés. Comme le jour baisse déjà, je termine ma courte ballade sur les quais avant de passer la soirée sur la terrasse de ma guest house. Comme je n’ai rien mangé à midi, je me rattrape avec un diner copieux ; en bavardant avec le sympathique personnel, je prends mes premiers cours de khmer.

 

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