lundi 24 décembre 2012 - 801e jour

C’est dans un minibus conduit par un chauffeur franchement pressé que je parcours les 250 km qui me séparent de Phnom Penh. La première constatation, en circulant dans ces faubourgs, c’est que la capitale est un immense chantier. Voirie, ponts, terrassements d’envergure, et même un gratte-ciel aux lignes courbes en finition : partout, les ouvriers sont à l’œuvre. J’atterris en plein centre-ville, juste devant l’imposant marché couvert jaune pastel et son énorme dôme de béton. Construit par les français au début du 20e siècle, les mêmes viennent de le rénover un siècle plus tard. Il est entouré de nombreuses boutiques logées sous des façades à la décoration un tantinet excessive de trois ou quatre étages. Sur les boulevards, des dizaines de motos manœuvrent entre des 4x4 démesurés. Un mois après Hanoï, me revoilà en ville ; une vraie, plus de deux millions d’habitants. Je trouve un téléphone pour appeler le jeune homme qui a bien voulu m’héberger. Au guidon de sa moto, il m’accompagne d’abord dans un restaurant de quartier. L’élégant Bunnwath, 25 ans, est étudiant en relations internationales. C’est un garçon charmant, qui s’exprime dans un très bon anglais, le sourire franc et le regard vif. Comme il ne gagne un peu d’argent qu’avec divers petits boulots, il vit à la pagode, comme beaucoup d’autres dans son cas. Passer noël chez les bonzes, l’idée a le mérite d’être originale. Le complexe religieux, tout proche du Palais Royal, est l’un des plus importants de la cité ; 400 moines et autant d’étudiants vivent ici. Autour d’un superbe temple et d’un grand stupa élancé sont disposés plusieurs pavillons soignés. Nous entrons dans l’un d’entre eux par un vaste hall complètement vide ; seul un petit autel est aménagé dans un coin. Autour, il y a des sanitaires et une cuisine collectives, très propres, ainsi que des chambres. Celle où je m’installe, un peu intimidé, est entièrement remplie par les lits des six occupants. Quant au lit que mon ami me prête, une simple natte étendue sur des planches, il lui sert aussi de bibliothèque. Après avoir longuement salué tout le monde, je sors faire le tour du quartier. La pagode se trouve devant une immense place agrémentée de jardins. Certains boivent un verre sur des petites chaises en plastique, d’autres font de l’aérobic au son de grosses enceintes. A la perpendiculaire s’étend une avenue très large, avec encore de jolis parterres de fleurs au milieu. D’un côté s’élève l’imposant monument de l’indépendance ; de l’autre, je retrouve le Mékong, très étendu, rejoint ici par l’une des quatre rivières qui coulent à Phnom Penh. Plus tard, je dine avec mes compagnons de chambrée, sur le sol : ni dinde ni bûche au menu, mais des petits poissons et du riz.




 

1 commentaire:

brice a dit…

poisson et riz. c est original pour noel...joyeux noel!

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