mercredi 28 novembre 2012 - 775e jour


Mes camarades quittent la chambre sans bruit dès 5h, pour gagner le Laos, mais je sais que ma course est un marathon. Diên Biên Phu, ma dernière étape vietnamienne, se trouve sur mon chemin ; c’est l’occasion d’étudier un événement que je connais mal, la guerre d’Indochine. En 1954, après huit ans de guérilla contre les communistes, l’armée française décide de placer un camp retranché loin de ses bases, dans la seule plaine de la région, avec une stratégie simple : l’alimenter par un pont aérien et attendre que l’ennemi attaque pour l’exterminer. Mais les généraux sous-estimèrent les Viêt Minh qui tracèrent en secret des pistes à travers les montagnes pour acheminer des pièces d’artillerie lourde en pièces détachées. A l’issue de deux mois d’une bataille sanglante, les militaires français, dont une bonne part d’africains et d’asiatiques, capitulent. Cet évènement entraine la fin de la guerre et la sécession du Viêt Nam entre le Nord et le Sud. De bon matin, je franchis la rivière et m’arrête prendre un café au marché. Je grimpe ensuite au sommet d’une colline où trône une grande statue célébrant la victoire, puis je visite l’intéressant musée relatant les opérations. Après avoir avalé d’étranges rouleaux de porcs et de soja, je continue de découvrir cette charmante petite ville. Elle est bâti tout en longueur autour de l’axe principal, et derrière la rangée de bâtiments ordinaires, s’étend d’un côté les inévitables rizières, et de l’autre, contre le cours d’eau, ces jolies maisons de bois sur pilotis. Les ruelles qui y conduisent terminent souvent en cul-de-sac, et des chiens hargneux m’empêchent de m’aventurer trop loin dans les cours. Je m’engage donc au-delà des zones habitées, le long d’un chemin boueux, où la végétation retrouve son caractère tropical. Sur le retour, alors que j’examine le bunker du Général de Castries, un couple se fait tirer le portrait sur le toit, agitant fièrement le drapeau rouge à l’étoile jaune. Dans la soirée, je retourne à ma gargote habituelle, où la patronne et moi, sans nous comprendre, nous entendons fort bien. Elle me mitonne un plat de mi sao, des nouilles sautées, et quelques nems, que je complète d’une mangue juteuse. Sur ce trottoir, parmi deux ou trois types tranquilles, je me sens parfaitement à ma place.



 

1 commentaire:

brice a dit…

apres le curry, les nems...mmmm, des nems.
il a l air peinard ce pays. ca donne envie

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