mardi 4 décembre 2012 - 781e jour

Depuis trois jours, je me lève avant l’aube pour voir les bonzes ; ce matin, je ne suis pas déçu. Parti encore très tôt pour attraper le premier bus, j’en vois aujourd’hui des dizaines, par petits groupes, déambuler dans les rues jusqu’à la gare routière, à une heure de marche. Je suis avance, parfait, j’ai tout le temps de prendre une baguette et un café, on observant le manège des voyageurs. La capitale est quand même à 400 km ; 8 ou 9 h de route. Soit, le bus ne date pas d’hier, mais par rapport à ce que j’endure depuis deux ans, on est quand même bien installé de ce côté du monde. D’ailleurs, servi le premier, j’ai choisi la meilleure place, au premier rang. C’est encore assez montagneux par ici, mais le temps est couvert. Après des centaines de virages et quelques arrêts, on descend sur une immense vallée encaissée, cernée par de grands pitons rocheux et des falaises. A partir de là, le relief s’adoucit ; il y avait longtemps que je ne n’avais pas vu une ligne droite. Pendant tout ce temps, je communique non sans mal avec un jeune Mhong en jogging, quittant le village et la famille pour aller étudier à la ville. C’est un garçon timide très gentil, souriant et timide ; comme la plupart des laotiens. Je m’aperçois aussi de la grande diversité culturelle, une cinquantaine de groupes dont le plus important, les lao, ne représente qu’un quart de la population. Ca devient flagrant en arrivant à Vientiane, un demi-million d’habitant à peine, à ranger dans la catégorie des petites capitales, la même que Bissau ou Moroni. Vers 17h, à la gare routière, les passagers grimpent dans de gros tuk-tuk. La course est surfacturée et d’ailleurs j’ai envie de marcher, plus ou moins 1h selon la carte de mon guide. Le problème c’est qu’il a déjà 5 ans, et en regardant autour de moi, de nuit, je comprends qu’on a déplacé la station. Après 1h30, dans une zone industrielle, je capitule en sautant dans un tuk-tuk. Le centre est minuscule et le quartier touristique encore plus. J’y trouve facilement un hôtel ; le personnel est accueillant et professionnel mais les chambres sont chères. J’hérite du dortoir à 35 000 kip (3,5 euros), en fait une longue chambre très propre, avec quatre grands lits. Un jeune finlandais, poli et discret, vient d’arriver lui aussi. Dehors, à part quelques jolis restaurants à la clientèle internationale, c’est très tranquille. Après un petit tour sur les berges du Mékong, je m’installe au lit de bonne heure, sous le ventilateur, avec de la bonne musique et une bonne connexion.

 

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