mercredi 5 décembre 2012 - 782e jour

Pour une fois, je dors jusqu’à 9h. Dehors, la décontraction généralisée de Vientiane me contamine. Comme la ville est toute petite et que j’ai du travail, j’oublie mon programme. Je me contente de parcourir doucement le centre en faisant de longues pauses à des endroits stratégiques, où j’écris en guettant la rue. Dans le secteur, tout est neuf ou presque : une nouvelle ville est en train de sortir de terre. Rasée par les (thaïs) au 19e siècle, il faut dire que les français ne l’ont reconstruite qu’au début du 20e. De plus, le pays s’ouvre à peine aux joies du capitalisme. Les berges du Mékong viennent de subir de lourds aménagements de terrassement ; l’agencement des jardins et des promenades est en cours. Sur le front du fleuve, seuls trois ou quatre grands immeubles contemporains dépassent des autres. Dans un style néoclassique, ils préfigurent ce que sera la ville dans dix ou vingt ans. Il y a aussi de belles maisons coloniales, reconverties en bars ou restaurants de bon standing. Dans la grande rue suivante, la circulation est minimale, composée de motos bien sûr, ainsi que de gros 4x4 rutilants. On y voit de vieux bâtiments en béton de l’époque française, d’un ou deux étages ; quelques-uns sont un peu moisis mais la majorité est bien entretenue. Et plusieurs grands temples très colorés occupent un pâté de maison entier. La 3e rue est dédiée à des boutiques assez chics ; la 4e est plus populaire, tout en restant nette. Au-delà, on construit entre des immeubles administratifs et les jardins des maisons. Après déjeuner, je me rends quand même au musée, modeste, à l’échelle de la ville. Outre la propagande du Parti, on y apprend les origines de la nation à travers les âges. Puis je pars prendre un bain de soleil tout au bord du fleuve, isolé par la digue. Le lit est large mais à cette époque, le niveau est bas, laissant émerger de vastes (bancs) de sable. Et de l’autre côté, c’est la Thaïlande. Quatre gamins barbotent dans l’eau ; vue la chaleur, je suis à deux doigts de les rejoindre. En soirée, je m’éloigne un peu de la zone touristique pour m’installer sur la terrasse d’un de ces grands restaurants familials, très pittoresque. Sous des tonnelles, les tables maçonnées sont percées au centre pour accueillir les braises et les grillades. Les gens sont détendus et paisibles, jusqu’à ce que retentisse un feu d’artifice, tiré par le pays d’en face. Les gens, semblant n’avoir jamais vu ça, lancent de grands hooo ! et deux petites filles en extase s’en roulent par terre.

NB : j'ai perdu mon pari en même temps que mon appareil photo. L'image ci-dessous n'est pas la mienne.

 

2 commentaires:

Cara a dit…

Les feux d'artifice, de quoi illuminer les yeux des enfants... et des plus grands. Qu'on en ait déjà vu ou pas.

brice a dit…

et moi, j ai gagne mon pari! j avais mise plusieurs million de dollar que tu en perdrai au moins un avant la fin de ton voyage...dommage que tu ne sois pas solvable, j ai deja gagne des dizaines de fois avec toi...

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