dimanche 9 décembre 2012 - 786e jour

A la première heure, je saute dans un tuk-tuk, puis dans un vieux car, je reprends la route du Sud sur la nationale 13. J’en ai assez de cette artère qui suit la vallée du Mékong et de ses villes étendues. Ma prochaine étape, distante de plus de 400 km, est le plateau des Boloven, étendue très fertile cultivée par une multitude d’ethnies au mode de vie ancestral. La chaussée n’est pas si mauvaise mais le chauffeur s’arrête très régulièrement, allongeant encore le trajet. Entre deux siestes, je précise mon programme grâce au livre d’un voyageur français. Il est déjà 15h quand nous atteignons Paksé, autre importante agglomération. Il est probablement trop tard pour continuer, mais décidé à tenter ma chance, je me rends à l’autre gare routière, à l’opposé, à bord d’un side-car bricolé qui me fait le coup de la panne d’essence. Je parviens quand même à embarquer dans un autre bus vers le plateau, à l'Est. Les gens, plus ruraux, sont curieux de ma présence à bord, tout en restant craintifs. Plus loin, on me dépose enfin devant le village de Ban Saen Vang, mais je dois marcher encore plus d’une heure dans le noir pour aller jusqu’aux chutes de Tad Hang d’abord, où se situent les hébergements, puis pour en dénicher un bon marché. Je pose finalement mon sac dans un minuscule bungalow sur pilotis, juste devant la rivière. C’est spartiate, mais sur l’étroit balcon, il y a une table et une chaise, et même un hamac ; parfait. En allant diner après une douche froide, je retrouve pour la troisième fois Nicole, cette hollandaise joviale rencontrée à Diên Biên Phu, au Viêt-Nam, et recroisée à Vientiane. Le plus souvent, je m’abstiens d’évoquer mon incroyable parcours, mais ce soir, c’est elle qui le raconte à l’assemblée. Un peu gêné, je m’amuse notamment de l’entendre relater avec enthousiasme l’épisode de la révolution tunisienne dans ses moindres détails ; je n’aurais pas fait mieux. Plus tard, je m’approche de la belle cascade éclairée par quelques spots. Elle n’est pas très haute, mais elle dévale plusieurs paliers sur toute la largeur du cours d'eau, 50 m au moins. Je m’endors finalement en écoutant la douce musique de la nature : l’eau vive joue les basses et les cigales les aigus.
 
 

1 commentaire:

brice a dit…

c est sur que ton periple doit sembler incroyable pour n importe qui, mais particulierement a des villageois du bout du monde qui l ecoute de la bouche d une hollandaise. ca fait quoi d etre une star? star ou curiosite?

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