lundi 17 decembre 2012 - 794e jour

Sachant que je ne vais pas trop loin ce matin, je prends mon temps pour faire mes adieux à cette famille attachante. A la sortie du village, j’attends d’abord une heure au moins l’unique transport en commun de la journée, un gros tuk-tuk collectif. Ne voyant rien venir, je commence juste à marcher sur cette large piste cabossée, le seul axe de la région, quand un beau 4x4 occupé par des italiens m’embarque jusqu’à la nationale ; grazie mille. Là, il ne faut pas longtemps pour qu’un bus de touristes ne me prenne au vol. Juste une heure plus tard, nous bifurquons vers le Mékong : à l’approche d’une rupture géologique, le grand fleuve s’étale ici sur près de 15 km, formant un vaste delta intérieur, ponctué d’un incroyable archipel au nom évocateur, les 4000 îles. La plupart ne sont que des îlots de végétation ou de gros rochers émergeant des eaux, mais certaines sont suffisamment larges pour être habitées. Une pirogue nous déposent, une dizaine d’occidentaux et moi, sur l’une d’elles, Don Det, petite bout de terre paradisiaque qui s’allonge sur seulement 4 km. Au nord, il n’y a ici qu’un modeste village, largement consacré au tourisme. Deux ou trois hôtels en dur sont récemment apparus, mais la grande majorité des hébergements sont des bungalows simplistes surplombant les bras du fleuve. Sous les cocotiers, des terrasses en bois plus grandes et plus soignées font office de restaurants, mais l’ensemble conserve une séduisante atmosphère champêtre, d’autant que le panorama est superbe. Hua Det est ma dernière étape laotienne, l’endroit rêvé pour me reposer quelques jours, ainsi que pour faire le point sur mon séjour dans ce beau pays et préparer le suivant, le Cambodge tout proche. Après une agréable baignade, je contemple le panorama étendu dans mon hamac, puis j’étudie sous les tôles de ma guinguette. La journée s’écoule très paisiblement jusqu’au coucher du soleil, que je vais admirer sur l’autre rive à deux pas. Le calme qui règne est seulement interrompu par les moteurs pétaradants des pêcheurs qui rentrent dans leur foyer.

 

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