vendredi 14 décembre 2012 - 791e jour

Sachant que la gare routière et à deux heures de marche et que les tuk-tuk sont quand même couteux, j’opte cette fois pour un bus affrété pour les touristes, plus confortable et partant du centre pour une somme quasiment identique. Les 50 km sont presque trop courts ; j’ai à peine le temps de fermer l’œil que je débarque déjà, avec deux ou trois autres, devant le Mékong. A bord d’une longue pirogue, je passe pour la première fois sur la rive gauche, où nous débarquons à Champassak. Importante cité dans l’antiquité, elle n’est plus désormais qu’une modeste bourgade étalée au bord de la route. Je termine la matinée sur la terrasse de ma modeste guesthouse familiale, et après déjeuner, j’enfourche un vélo pour me rendre à 10 km, sur le site du Vat Phou (dire wat pou), un ensemble de vestiges khmers de religion hindouiste datant du XIe siècle. C’est pour moi une bonne introduction à l’histoire de cet empire du Moyen-Age, dont la capitale était la légendaire Angkor, que je découvrirai d’ici quelques semaines. Les anciens ont choisi un site magnifique, au pied d’une montagne sacrée, celle-ci étant naturellement surmontée d’un Linga, symbole phallique de Shiva. La visite débute avec l’intéressant musée, la contribution de l’Unesco lui valant d’être bien conçu, exposant de belles pièces dotées d’explications précises. On longe ensuite deux vastes lacs artificiels rectangulaires qui aboutissent à une première terrasse en grès, puis on emprunte une allée bordée de bornes représentant des boutons de lotus. Sur une large esplanade, deux grands bâtiments se font face : d’énormes linteaux richement sculptés ornent les frontons en cours de restauration, et de longs couloirs encadrent une cour intérieure. Derrière, l’ascension commence : un escalier de pierres taillées, encadré de vieux frangipaniers aux fleurs si délicates, donne accès à une seconde terrasse soutenue par des gradins. A ce niveau, il ne subsiste plus que la statue du roi Kammatha, qui aurait ordonné la construction du Vat Phou. Plus haut encore, une chaussée pavée de grosses dalles aboutit à un imposant soubassement que l’on gravit par de nouvelles marches escarpées. C’est là que l’on découvre le sanctuaire, abrité par de grands arbres. Les murs sont sérieusement endommagés et la toiture s’est effondrée, mais les portes conservent de fines sculptures de divinités et de Dvarapala, leurs gardiens. Pourtant, le temple est reconverti au bouddhisme depuis des lustres, une grande statue dorée trônant en son sein. De là-haut, la vue sur la plaine est superbe, cette même plaine que je sillonne à nouveau, sous un soleil de plomb, en évitant cette fois la route et en coupant gaiement à travers champs.















1 commentaire:

Cara a dit…

J'aime beaucoup la photo de l'escalier qui monte entre les arbres, c'est superbe.

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