vendredi 30 septembre 2012 - 777e jour

Généralement, autant je m’ouvre aisément aux autochtones, autant je m’en tiens à la simple amabilité vis-à-vis des occidentaux ; où que ce soit, je ne suis pas vraiment là pour eux. La compagnie de ma camarade, qui a beaucoup à dire mais peu à entendre, ne m’enchante guère, mais je m’en accommode poliment. Après un faux-départ pour changer une roue, nous reprenons la route, censée ne durer que la demi-journée. La chaussée n’est pas si mauvaise, mais le véhicule est fatigué et il peine grandement dans les côtes. Une crevaison plus loin, l’après-midi est déjà bien entamée quand nous arrivons enfin à destination. Luang Prapang est une halte prometteuse : capitale royale du 14e au 20e siècle et destination touristique phare du Laos, elle est réputée être une des plus belles villes d’Asie du Sud-Est. Et comme je viens de voyager quatre jours sur sept, plus une nuit, je m’octroie d’emblée une journée supplémentaire ici. J’ai des fourmis dans les jambes, et j’explique à Sandrine que je compte rejoindre le centre à pied, à au moins une heure, mais cela ne la dissuade pas de me suivre, malgré ses bagages encombrants. Cette fois c’est sûr, je vais devoir me coltiner une équipière pendant quelques temps, mais c’est aussi une bonne occasion de travailler ma sociabilité avec une personne de mon « espèce ». Nous partageons encore une chambre tout confort avec deux lits, ce qui me permet aussi de sensiblement réduire mes frais. Même de nuit, la cité s’avère effectivement magnifique. Entre l’afflux de visiteurs et le soutien de l’Unesco, l’argent ne manque pas ici, c’est une évidence. Baignant dans leur jardin tropical, de belles villas coloniales superbement restaurées, aujourd’hui guesthouses ou restaurants classieux, occupent le grand boulevard. Comme chaque soir, le marché artisanal s’y est installé, proposant toutes sortes de créations locales. En parallèle, nous flânons ensuite sur une autre rue : d’un côté, d’élégantes bâtisses en bois se succèdent encore ; de l’autre, sous des arbres immenses, des buvettes et leur terrasse illuminée dominent le majestueux Mékong. A table, Sandrine, la quarantaine, me raconte avoir passé son enfance au Niger, puis sa jeunesse à Marseille. Depuis, elle a vécu en Inde ou dans les îles d’outremer. Pratiquant les soins traditionnels asiatiques, elle vient de s’installer en Thaïlande. Avec ce parcours, elle aurait bien des choses à m’apprendre, mais les sujets abordés m’enthousiasment moyennement. Et comme je ne peux pas en placer une, je préfère aller me reposer.



 

1 commentaire:

brice a dit…

alors la j hallucine! toi qui as d habitude un flux de parole proche de celui d un bonze en meditation, celuinde ta compagne doit etre equivalent au debit des chutes du niagara...
au fait collegue, c est pas tres sympathique

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