dimanche 27 janvier 2013 - 835e jour


Hier, avec les idées fumeuses, je me suis endormi très tard, mais je me réveille pourtant vers 9h30 : pas le temps pour une grasse matinée, je suis en retard pour ma leçon d’histoire. Au sommet de la colline qui domine la ville, j’entre d’abord dans le musée. Le sultanat de Kuala Selangor fut fondé à la fin du 18e siècle, quand le dirigeant de la région put se soustraire à l’autorité d’un royaume dominateur. Après moult péripéties, son descendant reste toujours le gouverneur. Jadis port de commerce prospère, il attira bien des convoitises : il fut attaqué à maintes reprises par les hollandais, repris par les malais puis conquit par les britanniques. Sur cette colline, qui fut le théâtre des opérations, il ne subsiste que les ruines du fort et de vieux canons. Et même s’il y trône un joli phare anglais et que les jardiniers font du bon travail, deux bonnes heures me suffisent pour en faire le tour. Accablé de chaleur, je passe encore deux heures à la gare routière allongé sur un banc, et deux de plus dans un car vétuste. Malheureusement, je n’ai pas trouvé d’hôtes à Kuala Lumpur, et comme le temps presse, j’entre dans le premier hôtel venu. Celui-ci est une magnifique maison de maître de l’époque coloniale, parfaitement organisé pour répondre aux besoins des touristes occidentaux. Tout de blanc et de noir, l’établissement est rénové avec goût, climatisé, avec des portes à digicodes, des patios, un restaurant, et un bar sur le toit. Vu les tarifs élevés, c’est dans un grand dortoir que je pose mes bagages avant de reprendre un bus dans la foulée, plein à craquer d’indiens endimanchés : les dames ont sorti leurs plus beaux saris et certains sont barbouillés de maquillage ou se sont rasés la tête pour l’occasion. David ne s’était pas trompé : la célébration de Thaipusam aux grottes de Batu, aujourd’hui même, est la plus importante fête hindou en dehors d’Inde. Pas moins d’un million de visiteurs y sont attendus. Aux abords de l’agglomération s’élève une haute falaise calcaire couverte de végétation et percée de nombreuses cavités, et à ses pieds se dresse une impressionnante statue dorée du dieu Murugan, plus de 40 m de haut. Les gens déambulent entre des boutiques en tout genre, quelques-uns entrent en transe au son d’une musique tonitruante, mais la plupart se bousculent pour gravir les centaines de marches qui mènent à « la grotte cathédrale ». Certains dévots prouvent leur foi en portant un petit pot de lait sur la tête, d’autres vont plus loin en portant de lourds récipients richement décorés, attachés par des dizaines de crochets plantés à même la peau. La procession se termine enfin dans la gigantesque caverne où ont été aménagés plusieurs temples. Ebahi, je me faufile un moment au milieu de la foule en liesse, puis je regagne la ville avec des images plein la tête.







1 commentaire:

Cara a dit…

Les images sont impressionnantes, cette grotte est vraiment imposante !

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