Dès
5h30, Nui vient me réveiller ; il me paye un café et me dépose en moto
devant la porte du parc. Alors que le soleil pointe à l’horizon, les gardes
forestiers imposent aux premiers visiteurs, un couple de thaïs vivant à
New-York ainsi que leur guide et leur chauffeur, de m’emmener avec eux. Il fait
frisquet mais je grimpe pourtant à l’arrière du pick-up. Pendant une heure au
moins, durant laquelle nous roulons sur une mauvaise piste aux pentes abruptes,
je m’accroche fermement tout en regardant défiler cette superbe forêt. Nous
stoppons enfin sur un sommet, à 1000 m d’altitude, pour contempler un tableau
fabuleux : tout autour s’étend une mer de nuages cernée de montagnes, d’où
émergent quelques îlots luxuriants. Pour être sûr de repartir avec eux en fin
de matinée, je ne lâche pas mes deux tourtereaux : comme beaucoup
d’autres, équipés de téléobjectifs longs comme le bras, ils sont ici pour photographier
les très nombreux oiseaux. D’ailleurs, la cacophonie de leur chant est
stupéfiante. Ainsi, nous faisons plusieurs haltes de 10 ou 15 mn pendant
lesquelles je m’enfonce un peu dans les bois. Bien sûr, j’aimerais m’aventurer
plus loin dans cette jungle fascinante, mais étant conduit à l’œil, je ne vais
quand même pas me plaindre. Grâce à l’excellent guide, outre trois ou quatre
espèces de singes, nous observons des volatiles de toutes sortes, des calaos,
des aigles et même deux chouettes endormies. Même sans voir les grands
mammifères, je n’ai pas perdu mon temps en venant jusqu’ici : l’endroit
est superbe, je suis aux anges. A quelques kilomètres de la sortie, je demande
au chauffeur de s’arrêter : il n’est que 11h, je finirais à pied. La forêt
est bien moins sauvage par ici, mais je prends tout de même un malin plaisir à
sortir des sentiers pour examiner les détails. Sans avoir rien bu ou manger, je
reviens chez Nuk et Nui vers 14h. En déjeunant, je décide de repartir dans la
foulée. En effet, une longue route ponctuée de moult étapes m’attend, puisque
mon prochain arrêt est l’une de ces îles paradisiaques du Golfe de Thaïlande.
Comme des ouvriers viennent livrer des matériaux, Nok, serviable jusqu’au bout,
leur demande de me prendre avec eux. Mes collègues me laissent dans une ville
anonyme, aux mains d’un taxi qui veut me racketter ; mais ce vieux bus,
là-bas, est bien moins cher, et le chauffeur, une fois revenu à Petchaburi, à
la gentillesse de me déposer devant la gare. Je réserve le premier train en
direction du Sud et je vais patienter 2 h au frais dans cette pâtisserie fine.
Avec le retard habituel, le train ne part qu’à 19 h pour finalement arriver à
Chumphon à 23h30. J’entre alors dans un bar pour me renseigner à propos d’une
chambre : un jeune homme compréhensif me dépose alors en moto devant un
hôtel. Le dortoir est bon marché, la douche très propre, et le réceptionniste,
très professionnel ; il me réserve en un éclair une place sur le bateau de
demain. Départ prévu à 5h30 : la grasse matinée attendra.
1 commentaire:
Quelle vue !
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