mercredi 16 janvier 2013 - 824e jour

Dès 5h30, Nui vient me réveiller ; il me paye un café et me dépose en moto devant la porte du parc. Alors que le soleil pointe à l’horizon, les gardes forestiers imposent aux premiers visiteurs, un couple de thaïs vivant à New-York ainsi que leur guide et leur chauffeur, de m’emmener avec eux. Il fait frisquet mais je grimpe pourtant à l’arrière du pick-up. Pendant une heure au moins, durant laquelle nous roulons sur une mauvaise piste aux pentes abruptes, je m’accroche fermement tout en regardant défiler cette superbe forêt. Nous stoppons enfin sur un sommet, à 1000 m d’altitude, pour contempler un tableau fabuleux : tout autour s’étend une mer de nuages cernée de montagnes, d’où émergent quelques îlots luxuriants. Pour être sûr de repartir avec eux en fin de matinée, je ne lâche pas mes deux tourtereaux : comme beaucoup d’autres, équipés de téléobjectifs longs comme le bras, ils sont ici pour photographier les très nombreux oiseaux. D’ailleurs, la cacophonie de leur chant est stupéfiante. Ainsi, nous faisons plusieurs haltes de 10 ou 15 mn pendant lesquelles je m’enfonce un peu dans les bois. Bien sûr, j’aimerais m’aventurer plus loin dans cette jungle fascinante, mais étant conduit à l’œil, je ne vais quand même pas me plaindre. Grâce à l’excellent guide, outre trois ou quatre espèces de singes, nous observons des volatiles de toutes sortes, des calaos, des aigles et même deux chouettes endormies. Même sans voir les grands mammifères, je n’ai pas perdu mon temps en venant jusqu’ici : l’endroit est superbe, je suis aux anges. A quelques kilomètres de la sortie, je demande au chauffeur de s’arrêter : il n’est que 11h, je finirais à pied. La forêt est bien moins sauvage par ici, mais je prends tout de même un malin plaisir à sortir des sentiers pour examiner les détails. Sans avoir rien bu ou manger, je reviens chez Nuk et Nui vers 14h. En déjeunant, je décide de repartir dans la foulée. En effet, une longue route ponctuée de moult étapes m’attend, puisque mon prochain arrêt est l’une de ces îles paradisiaques du Golfe de Thaïlande. Comme des ouvriers viennent livrer des matériaux, Nok, serviable jusqu’au bout, leur demande de me prendre avec eux. Mes collègues me laissent dans une ville anonyme, aux mains d’un taxi qui veut me racketter ; mais ce vieux bus, là-bas, est bien moins cher, et le chauffeur, une fois revenu à Petchaburi, à la gentillesse de me déposer devant la gare. Je réserve le premier train en direction du Sud et je vais patienter 2 h au frais dans cette pâtisserie fine. Avec le retard habituel, le train ne part qu’à 19 h pour finalement arriver à Chumphon à 23h30. J’entre alors dans un bar pour me renseigner à propos d’une chambre : un jeune homme compréhensif me dépose alors en moto devant un hôtel. Le dortoir est bon marché, la douche très propre, et le réceptionniste, très professionnel ; il me réserve en un éclair une place sur le bateau de demain. Départ prévu à 5h30 : la grasse matinée attendra.




1 commentaire:

Cara a dit…

Quelle vue !

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