mardi 15 janvier 2013 - 823e jour

J’avais du sommeil en retard, j’ai donc dormi 11h. La nuit a été fraîche, mais à 9h, le soleil tape déjà fort. Après le petit-déjeuner à la guinguette, je commence par quelques kilomètres pour trouver des cigarettes, puis j’entreprends de longer les rives du lac. Le panorama est magnifique mais les bois sont quelconques. Le problème, c’est que je tourne en rond : je me retrouve à nouveau devant les bureaux du parc. Je suis un alors un peu au hasard le bitume, devinant vaguement sur le plan médiocre que la jungle est dans cette direction. Je tente bien quelques incursions sur les chemins, mais ils ne vont nulle part. Et puis le long de cette route sont bâties de petites maisons et autour on cultive des champs. Je me demande bien où se trouve cette nature sauvage qu’on m’a promis. A un carrefour où les panneaux sont en thaï, je décide de faire du stop, et un vieil homme finit par s’arrêter. Pour me faire comprendre, je n’ai qu’une simple photo à lui montrer ; je grimpe à l’arrière du pick-up. Lorsqu’il me dépose gentiment devant un poste de garde, je comprends en voyant le relief et l’alléchante forêt qui le recouvre que ce fichu parc débute ici. Mais les agents en uniforme refusent de me laisser passer à pied ; les éléphants peuvent être dangereux d’après eux. Je reste planté là jusqu’à ce qu’un véhicule se pointe : ces occupants acceptent de m’emmener, mais ils ne redescendent que demain. J’hésite un instant, mais il est déjà 14h et mes affaires sont toujours sous ma tente ; je me ravise donc. Je suis déçu et fatigué, surtout que j’ai encore une longue route pour rentrer et la même à refaire demain matin. Mais ma bonne étoile veille. Attiré par cette terrasse surplombant un grand jardin soigné et une petite rivière, je m’arrête boire un soda : la tenancière devine mon désappointement et en quelques minutes, elle m’arrange tout. Elle appelle d’abord les gardes forestiers qui tiennent cette barrière pour leur demander de me placer dans une voiture le lendemain à la première heure. Et comme ses bungalows sont trop chers pour moi, elle me propose de planter ma tente dans son jardin pour une somme dérisoire. Enfin, elle prie son mari de m’accompagner en voiture pour récupérer mon sac. On ne me demande rien pour la course, mais touché par tant de sollicitude, je donne un petit billet de 100. Enfin confortablement installé sur la terrasse, et alors que madame m’offre un délicieux curry vert, je fais connaissance avec mes hôtes. Nok a vécu longtemps en Australie et a décidé récemment de rentrer au pays pour construire ce petit paradis avec son nouvel homme, Nui. Avec des moyens évidents et surtout beaucoup de volonté, ils ont bâti la maison, aménagé le jardin et un potager bio, ajouté la guinguette et trois charmants bungalows ; le tout en neuf mois seulement. Ces deux-là, la quarantaine, sont un couple épanoui et d’une extrême bonté. Ils sont le seul point positif de la journée, mais cela suffit à la rendre belle. Dès 21h, je m’endors avec le sourire.



1 commentaire:

Cara a dit…

Une preuve de plus qu'il y a plus de gens prêts à aider que le contraire !

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