vendredi 25 janvier 2013 - 833e jour


Dès 8h30, j’ai à peine le temps d’avaler mon café qu’un minibus rempli d’une dizaine d’étrangers passe me chercher. 25 euros pour ce tour organisé, c’est beaucoup pour mon maigre budget, mais le programme est prometteur. Après presque une heure de route, le vieux chinois nous arrête devant un sentier escarpé et nous confie à un guide d’origine indienne haut en couleurs, moustachu et tatoué jusqu’au cou, frusques en cuir et chapeau de cowboy. A un rythme de sénateur, nous nous faufilons alors dans un tunnel de bambous à larges feuilles avant de nous engager dans la jungle, sur un terrain très boueux. Du fait de l’altitude et de la très forte pluviométrie, elle est bien différente de celle que j’ai arpentée trois jours plus tôt : des bambous donc, mais aussi de belles fougères arborescentes, des arbres un peu moins hauts mais plus larges, enlacés de nombreuses lianes, et des sous-bois beaucoup plus denses, peuplé de moult plantes grasses et d’arbustes. D’ailleurs, en sautillant sur des cailloux, nous franchissons une dizaine de cours d’eau vaseux. Et après plus de deux heures de randonnées humides, même s’il ne pleut pas nous découvrons le clou du spectacle, la plus grande fleur de la planète. La rafflesia arnoldii, qui a besoin de 15 mois pour s’ouvrir et fane après 7 jours seulement, peut atteindre un mètre de diamètre. Celle que nous avons devant nous, avec ses cinq pétales rouge orangé d’une étrange matière, n’en est pas très loin. A partir de là, le rythme s’accélère. En redescendant, nous traversons rapidement un village d’aborigènes qui n’a plus rien de traditionnel depuis que le gouvernement leur a construit des maisons en dur. A nouveau sur la route, nous déjeunons en 20 minutes, puis à 5 ou 6, nous sommes ballotés dans un vieux 4x4 piloté par un chauffeur pressé. Nous visitons en vitesse une vaste plantation de thé, datant de l’époque britannique, avant de gravir à fond de seconde le point culminant de la région. Au sommet du Gunung Brinchang, 2030 m, subsistent quelques hectares de forêt primaire que nous parcourons pendant un trop court moment en ce qui me concerne, mais néanmoins avec une grande joie. Sur un matelas moelleux d’humus et dans un enchevêtrement de racines et de branches, des arbres ancestraux couverts de mousse se décomposent sur pied ; enveloppé de brume, l’endroit prend un air mystique. Mais la course continue : avant de regagner nos pénates respectifs, nous faisons halte dans une ferme de fraises, et enfin dans un élevage de papillons ; encore une merveilleuse journée bien remplie. Pendant tout ce temps, je sympathise avec une gentille chinoise, trois polonais qui n’en reviennent pas de mon parcours, et une jeune allemande rigolote ; comme elle est sourde et que j’ai l’habitude de parler avec les mains, je lui sers de traducteur. Aussi, quand cet espagnol discret m’avoue travailler en Suisse, je réplique que j’ai déjà entendu ça récemment ; au Laos en l’occurrence, deux mois plus tôt, de la bouche d’un voyageur à moto. Normal, il s’avère que c’était lui-même.





4 commentaires:

Cara a dit…

Si tu n'avais pas précisé que c'était une fleur, j'aurais cru que c'était un machin en plastique, sur la photo. Elle a vraiment une drôle de tête ! Mais ça devait être impressionnant à voir.

(Petite suggestion... pourquoi ne mets-tu pas tes images au milieu du texte, au lieu de les mettre toutes à la fin ?)

Jérome a dit…

Salut Joanna, c'est comment chez toi ?
T'as raison, cette fleur est vraiment bizarre...
Précédemment, en tant qu'ancien infographiste, je m'efforcais de travailler la mise en page, mais l'interface d'un blog, ce n'est pas Photoshop, alors je ne me prends plus la tête... Et d'ailleurs, j'y passe assez de temps comme ça.

Cara a dit…

Ça va bien, merci. Le petit grandit...
Bah, pas besoin de photoshop, il suffit d'avoir le curseur là où tu veux insérer l'image.
M'enfin, je dis ça, je dis rien.

brice a dit…

t as l air en forme, Jay. c est bon de te voir un peu. tu as le bonjour des filles. elise demande si elle peu dormir dans la fleur.

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