Vers
10h, Ann, qui termine tout juste sa soirée, vient me réveiller pour me saluer ;
une minute après, il ronfle. Je me lève donc, passe à la superette et
m’installe sur la minuscule terrasse de la pension, où je passe plusieurs
heures. En début d’après-midi, je me décide à sortir, notamment pour trouver de
nouvelles baskets. Dans Chinatown, j’essaie de retrouver ce grand marché où
j’avais repérer une paire convenable. Un vieil homme, attablé avec des amis, me
voit une carte à la main et m’offre son aide : il m’indique un endroit et
m’arrête gentiment un tuk-tuk. Une fois là-bas, je constate que je ne suis pas
du tout où je souhaitais et qu’en plus, l’emplacement de sa foire est désormais
un vaste chantier de construction. Tant pis, je traverse les installations
sportives autour du stade avant d’arriver dans un autre quartier très moderne.
J’entre alors dans un temple dédié à la seconde religion des habitants de
Bangkok : le shopping. Deux centres commerciaux gigantesques communiquent
entre eux ; sur cinq étages, il y a là des centaines de boutiques et des
milliers de badauds. Pris moi aussi par la fièvre acheteuse, je repars avec des
baskets ainsi que deux T-shirts. Après avoir mangé dans un fast-food, je rentre
en skytrain. Je m’aperçois qu’on peut donc passer toute la journée dans des
endroits climatisés sans mettre le nez dehors. Au salon de coiffure d’Ann, on
m’explique qu’il est déjà parti ; qu’à cela ne tienne, je sortirai seul
plus tard dans la soirée. Bangkok est mondialement réputée pour sa vie nocturne
torride : par simple curiosité bien sûr, je me rends donc à Patpong, le
quartier chaud, vers 23h. Au détour d’un large boulevard, j’entre dans une
ruelle, la fameuse Soi Cowboy. Pas d’erreur possible : sous une kyrielle
de néons rouges, des équipes de go-go girls en petite tenue aguichent les très
nombreux passants. Dans un bar où je me paye une bière, les clients disposés
autour de la scène se rincent l’œil devant les jolies filles qui se trémoussent sur la
scène ; des shorts plus courts, c’est impossible. S’ils le souhaitent, ces
messieurs peuvent passer un moment avec leur favorite, il suffit de passer
commande. Très peu pour moi : même si l’ambiance reste bon enfant, je
trouve ça un peu sordide. Je continue alors sur le boulevard animé, jusqu’au non
moins fameux Nana Plaza, carrément un centre commercial de la luxure. Autour d’une
cour, on circule sur des escalators entre les étages. Derrière les rideaux, il
y en a pour tous les goûts évidement, dont les impayables ladyboys, ces femmes plantureuses
qui furent un jour des hommes ; la chirurgie fait vraiment des miracles.
Je bois encore un verre dans un bar à strip-tease où les filles font de leur
mieux pour séduire le public. Mais je ne pousse pas l’exploration jusqu’au
dernier étage, où se trouvent les hôtels d’une heure, la science à ses limites.
Pour conclure, je marche tranquillement dans la tiédeur de la nuit pour
regagner mes pénates.
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