jeudi 10 janvier 2013 - 818e jour



Réveillé avant mon hôte, je descends en silence pour manger un morceau. Le quartier Silom est l’un des plus modernes de Bangkok. En sortant de la ruelle, étonnement tranquille, je tombe dans un décor futuriste : une avenue remplie de taxis colorés, des trottoirs bondés d’employés de bureau tirés à quatre épingles et autres jeunes gens très stylés, le ciel bouché par deux niveaux de métro aérien et de gigantesques buildings contemporains. A mon retour, Ann a l’excellente idée d’aller piquer une tête. A deux pas, sur la terrasse de l’un de ces audacieux gratte-ciels, je nage dans une piscine à débordement qui semble se déverser dans une forêt de béton et de verre. Nous concluons l’exercice matinal par un jacuzzi et un sauna ; la journée commence bien. Et comme mon nouvel ami me propose une chambre dans sa guest house de standing pour la moitié du prix, 500 baths (12 euros), je fais l’aller-retour en taxi pour ramener mon sac laissé à mon triste hôtel. Difficile de dépenser moins de 20 euros par jour dans cette ville : puisque je reste largement en deçà de mon budget depuis des semaines, je m’accorde de desserrer la ceinture pendant mon séjour ici. Aussi, j’ai beaucoup marché hier, alors aujourd’hui, je compte utiliser tout le panel de transport pour visiter quelques immanquables. Il est déjà midi quand j’emprunte le métro tout neuf, et je ressors de terre juste devant le fleuve pour embarquer sur l’express boat : c’est efficace, j’arrive rapidement devant le complexe du palais royal. Les splendeurs que je n’ai pas vues à Ayutthaya sont ici. D’abord, la meute de touristes est dirigée vers le Wat Phra Kaew. Il n’y a pas de superlatifs assez forts pour décrire la magnificence de ce temple qui abrite le symbole de la nation : le vénéré bouddha d’émeraude, en fait une statue de 75 cm de jaspe vert. Des stupas étincelants, des fresques superbes, des colonnes couvertes de mosaïques de verres, des sanctuaires de marbre blanc, des statues exquises : c’est à ce point éblouissant que j’en ai presque la nausée. Le palais, datant de la fin du 18e, n’est pas en reste : l’immense bâtisse, très élégante, mêle allègrement architecture classique européenne et traditionnelle thaïe. Non loin de là, je découvre le superbe Wat Pho, le plus vieux et le plus grand temple de la ville. Derrière sa somptueuse façade se cache un extraordinaire bouddha couché : le géant, doré à l’or fin, s’étend sur presque 50 m et son regard bienveillant culmine à 15 m. Je traverse ensuite le fleuve pour admirer l’impressionnant Temple de l’Aube ; cette tour de style khmer haute de 80 m, dédiée au dieu hindou Aruna, est intégralement recouverte de porcelaine de Chine. Toutes ces merveilles sont époustouflantes, mais le soleil se couche déjà. Le thermomètre affichant 35 degrés à l’ombre, je retourne dans le troisième millénaire en me réfugiant un moment dans la fraicheur d’un centre commercial dernier cri, puis je monte à bord du skytrain, climatisé lui aussi et perché à 1O m au-dessus de la mêlée, qui serpente entre les immeubles massifs. Dans son appartement,  je retrouve Ann qui accepte de m’accompagner dans un petit restaurant typique. Il commande une ribambelle de plats succulents : sauté de bœufs, poulet grillé, émincé de canard, coquillages, le tout accompagné de riz et de légumes variés. Et Il pousse l’élégance jusqu’à payer la facture. Enfin, au frais dans ma jolie chambre, je me mets à l’heure de cette ville qui ne dort jamais en m’endormant très tard.







1 commentaire:

brice a dit…

c est beau. tu m as donne encore l envie de bouger pour decouvrir ce melange de psse et de futur.

alors? c est loin l afrique?

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