Réveillé avant mon hôte, je descends en silence pour manger
un morceau. Le quartier Silom est l’un des plus modernes de Bangkok. En sortant
de la ruelle, étonnement tranquille, je tombe dans un décor futuriste : une
avenue remplie de taxis colorés, des trottoirs bondés d’employés de bureau
tirés à quatre épingles et autres jeunes gens très stylés, le ciel bouché par
deux niveaux de métro aérien et de gigantesques buildings contemporains. A mon
retour, Ann a l’excellente idée d’aller piquer une tête. A deux pas, sur la
terrasse de l’un de ces audacieux gratte-ciels, je nage dans une piscine à
débordement qui semble se déverser dans une forêt de béton et de verre. Nous
concluons l’exercice matinal par un jacuzzi et un sauna ; la journée
commence bien. Et comme mon nouvel ami me propose une chambre dans sa guest
house de standing pour la moitié du prix, 500 baths (12 euros), je fais l’aller-retour
en taxi pour ramener mon sac laissé à mon triste hôtel. Difficile de dépenser
moins de 20 euros par jour dans cette ville : puisque je reste largement
en deçà de mon budget depuis des semaines, je m’accorde de desserrer la
ceinture pendant mon séjour ici. Aussi, j’ai beaucoup marché hier, alors
aujourd’hui, je compte utiliser tout le panel de transport pour visiter quelques
immanquables. Il est déjà midi quand j’emprunte le métro tout neuf, et je ressors
de terre juste devant le fleuve pour embarquer sur l’express boat : c’est
efficace, j’arrive rapidement devant le complexe du palais royal. Les splendeurs
que je n’ai pas vues à Ayutthaya sont ici. D’abord, la meute de touristes est dirigée
vers le Wat Phra Kaew. Il n’y a pas de superlatifs assez forts pour décrire la
magnificence de ce temple qui abrite le symbole de la nation : le vénéré
bouddha d’émeraude, en fait une statue de 75 cm de jaspe vert. Des stupas
étincelants, des fresques superbes, des colonnes couvertes de mosaïques de
verres, des sanctuaires de marbre blanc, des statues exquises : c’est
à ce point éblouissant que j’en ai presque la nausée. Le palais, datant de la
fin du 18e, n’est pas en reste : l’immense bâtisse, très élégante, mêle
allègrement architecture classique européenne et traditionnelle thaïe. Non loin
de là, je découvre le superbe Wat Pho, le plus vieux et le plus grand temple de
la ville. Derrière sa somptueuse façade se cache un extraordinaire bouddha
couché : le géant, doré à l’or fin, s’étend sur presque 50 m et son regard
bienveillant culmine à 15 m. Je traverse ensuite le fleuve pour admirer l’impressionnant
Temple de l’Aube ; cette tour de style khmer haute de 80 m, dédiée au dieu
hindou Aruna, est intégralement recouverte de porcelaine de Chine. Toutes ces
merveilles sont époustouflantes, mais le soleil se couche déjà. Le thermomètre
affichant 35 degrés à l’ombre, je retourne dans le troisième millénaire en me
réfugiant un moment dans la fraicheur d’un centre commercial dernier cri, puis
je monte à bord du skytrain, climatisé lui aussi et perché à 1O m au-dessus de
la mêlée, qui serpente entre les immeubles massifs. Dans son appartement, je retrouve Ann qui accepte de m’accompagner dans
un petit restaurant typique. Il commande une ribambelle de plats succulents :
sauté de bœufs, poulet grillé, émincé de canard, coquillages, le tout accompagné
de riz et de légumes variés. Et Il pousse l’élégance jusqu’à payer la facture.
Enfin, au frais dans ma jolie chambre, je me mets à l’heure de cette ville qui
ne dort jamais en m’endormant très tard.
1 commentaire:
c est beau. tu m as donne encore l envie de bouger pour decouvrir ce melange de psse et de futur.
alors? c est loin l afrique?
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