vendredi 18 janvier 2013 - 826e jour


Devant la mer, je déjeune mon pain et ma confiture, mais mes aubergistes sont sans pitié : je dois même payer l’eau chaude pour mon café. Et comme le prix d’un masque est extravagant, j’en emprunte un furtivement. Les coraux sont assez abimés par ici, mais je joue pendant une bonne heure avec une foule de poissons bariolés. Après ce parfait réveil, j’ai l’intention de prendre de la hauteur. Sur un plan, j’ai repéré un chemin tout proche, mais je l’abandonne vite pour crapahuter dans les bois, en caleçon et sandales ; mais peu importe, je ne croise pas un chat. J’atteints le sommet à 300 m d’altitude sans trop de difficulté, je souffle en admirant le panorama, puis je redescends au pas de course, guilleret, en dévalant un sentier cette fois. Mais sans m’en rendre compte, je vais dans la mauvaise direction : je débouche sur un complexe hôtelier abandonné ; un beau gâchis. Soit, l’endroit est sublime, mais vraiment trop inaccessible. La côte est ici très escarpée, un cap rocheux formant une baie étroite avec une minuscule plage de sable blanc. En me baignant, j’aperçois au loin ce gros caillou devant chez moi. Pour éviter de refaire le chemin inverse, j’essaie de couper par la falaise, mais le passage est trop dangereux ; je grimpe donc un peu plus haut, dans une forêt dense. Des buissons épineux me griffent les bras et les jambes, et par endroit, il y a tellement de lianes que celles à mes pieds me font trébucher, mais celles enroulées autour de ma poitrine et de mes bras me retiennent. Je bataille bien trop longtemps dans ces broussailles, mais je parviens enfin devant une décharge, triste signe de mon retour à la civilisation. Comme il est déjà 14h, je me lave en vitesse et je déjeune à crédit avant de prendre ma moto pour retourner à la banque. Mais sans ce fichu code, pas moyen d’avoir l’argent. Tant pis, j’ai encore assez d’essence pour continuer la balade. Après avoir prospecté des rivages de carte postale en franchissant les portes de palaces, je grimpe encore sur un pic à l’extrême Sud. De là, la vue est sublime : de part et d’autre d’une fine bande de forêt s’étendent deux vastes baies, tandis que les plus hautes montagnes s’élèvent vers le Nord. Je me dirige ensuite vers l’Ouest, isolé par une piste en très mauvais état, où se cachent de nouvelles plages paradisiaques. Je fatigue sérieusement, mais je ne peux pas m’empêcher de m’engager dans la forêt, cette fois via un sentier intégralement cimenté ; c’est bien plus facile de cette manière. Enfin, presque rentré, dans le noir et derrière une côte, je suis surpris par une profonde crevasse sur le chemin. Je ne parviens pas à éviter une chute ridicule à 5 km/h. Je m’en sors avec deux ou trois écorchures qui s’ajoutent aux griffures ; quant à ma monture, on verra demain, mais ça devrait me coûter quelques billets supplémentaires.






1 commentaire:

brice a dit…

quelles aventures.

ca se merite une ballade au paradis

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