samedi 29 décembre 2012 - 806e jour

De bon matin, je m’installe parmi les étals du marché pour avaler un bout de pain et un milk-shake ananas, puis je repars vers le lac aperçu hier. Cette fois, je passe en bas de la digue, au milieu de cahutes perchées à quatre ou cinq mètres sur leurs pilotis. De nouveau sur le quai, je retrouve cette jeune femme rondelette qui me propose un tour en bateau. Avec elle, pas de doute, je retrouve le sens des affaires des vietnamiens. Les villages flottants sont d’ailleurs occupés par ses compatriotes immigrés, coutumiers de ce mode de vie, comme j’ai pu le voir sur la baie d’Ha-Long. Avec brio, la petite dame dirige sa petite barque, debout et à l’aide d’une seule rame, manœuvrant au millimètre près entre les habitations. Posées sur de gros troncs de bambous, celles-ci, sont hétéroclites, tout comme sur la terre ferme. Il y en a donc de toutes petites, parfois aménagées sur la coque d’un bateau, bricolées en planches grossières et toit en feuilles tressées, souvent rafistolé avec des bâches ou des tôles rouillées. D’autres au contraire semblent très confortables et conçues avec soin : assez spacieuses, les cloisons peintes en bleu, de vraies fenêtres, et le salon parfaitement équipé ouvert sur une grande terrasse couverte. Les points communs à tous ces foyers, ce sont les embarcations qui y sont amarrées, comme on gare sa voiture devant chez soi, et les inévitables hamacs. Il y aussi des des écoles et des temples flottants, ainsi que des boutiques qui circulent au milieu. Et les gens vaquent naturellement à leurs occupations : cuisine, lessive, ou déjeuner. Après cette belle balade, je me joins à un groupe de jeunes qui m’offrent du vin de palme et quelques minuscules poissons grillés. En rentrant, je vise une petite montagne au loin. De là-haut la vue doit être imprenable, et c’est un bon prétexte pour battre la campagne. D’ailleurs, avant l’ascension, je m’arrête boire un coup à une gargote : comme toujours, les gens sont adorables, notamment cette petite vieille édentée et rigolote qui a bien des choses à me dire. Bien sûr je ne comprends rien, mais j’acquiesce. Je grimpe alors une piste caillouteuse qui grimpe en spirale jusqu’au sommet, où je profite un moment du panorama. Au Sud, des champs ponctués d’innombrables rôniers s’étendent à l’infini ; au Nord, je constate le caractère indéterminé des contours du lac. Enfin, après trois ou quatre heures de marche par une forte chaleur, je retourne me reposer dans mes pénates, en me faisant raccompagner par un gentil papy sur une moto qui doit avoir à peu près son âge.





 

1 commentaire:

Cara a dit…

Des maisons flottantes, superbe ;)

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