jeudi 3 janvier 2013 - 811e jour


Aujourd’hui, j’ai encore un programme chargé : sur mon vélo cette fois, j’ai l’intention de me rendre au  Banteay Srei, le temple le plus finement décoré, à une trentaine de kilomètre tout de même. Et comme si ça ne suffisait pas, je dois d’abord aller jusqu’au marché, en ville. Hier, j’ai oublié ma casquette je ne sais où, et il hors de question de pédaler toute la journée le crâne nu. Ca me permet au moins de parcourir Siem Reap. Qu’elle soit une ville riche n’est quand même pas une tare : au contraire, les aménagements de qualité en font une jolie cité. Les abords de cette petite rivière notamment sont vraiment charmants, avec ces grands arbres touffus et ces jardins, ces petits ponts et ces restaurants en bois de part et d’autre. Le marché, comme le reste, est largement consacré aux touristes et on y trouve de tout. Mais les khmers doivent avoir de petites têtes, car aucune casquette n’est à ma taille. J’en trouve une finalement, et après un petit en-cas, je ne décolle que vers 11h. Néanmoins, j’entame la route le cœur vaillant pour m’arrêter en chemin à deux ou trois édifices séduisants. Lun deux est le Pre Rup, construit dès le début du 10e siècle. D’un plan carré comme tant d’autres, il est composé d’un mur d’enceinte en latérite, de décorations en gré, tandis que la dizaine de tours en brique s’élève au sommet d’une terrasse à cinq degrés très escarpée. De là-haut, on peut voir l’un des deux gigantesques réservoirs, 2 km par 7 environ, qui avait une fonction symbolique et qui permettait de multiplier les récoltes. De nos jours, celui-ci est couvert de rizières, et les paysans habitent d’humbles maisons le long de la route ombragée ; J’en profite pour une faire une courte pause et rencontrer ces gens d’une grande gentillesse. Plus loin encore, grand plateau petit pignon, je fonce en plein soleil en voyant défiler les bornes kilométriques. La fatigue commence sérieusement à se faire sentir lorsque j’arrive enfin à destination, mais cette «citadelle des femmes » en valait la chandelle. Dans un écrin de verdure, ce temple de dimension modeste est un véritable chef d’œuvre ; Chaque linteau, chaque mur, chaque colonne sont sculptés avec une finesse saisissante. On peut contempler des motifs floraux foisonnants, de nombreuses divinités, et surtout ces superbes nymphes à la beauté troublante. Je reste en ces lieux un bon moment, ayant même le plaisir d’écouter un modeste orchestre traditionnel. Mais je tiens à repasser à Angkor Wat pour le coucher du soleil, et de toute évidence, je serai en retard. Sur le parking, je fais donc le tour des bus au cas où il resterait une place ; en vain. Résigné, je reprends donc le chemin du retour en faisant des signes à tous les véhicules qui me dépassent. Par chance, un tuk-tuk m’embarque moi et ma monture et j’arrive juste à temps pour admirer une dernière fois la merveille sous le ciel rougeoyant. Contrairement à hier, je rentre à la lueur de ma lampe, et pendant les derniers des 60 km parcourus dans la journée, je me demande où j’ai le plus mal, aux mollets ou aux fesses.






1 commentaire:

brice a dit…

apres les appreils photos, les casquettes. bon, les lieux semblent pouvoir faire tourne la tete. j espere que tu prends des milliers de photos

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