Aujourd’hui, j’ai encore un programme chargé : sur mon
vélo cette fois, j’ai l’intention de me rendre au Banteay Srei, le temple le plus finement
décoré, à une trentaine de kilomètre tout de même. Et comme si ça ne suffisait
pas, je dois d’abord aller jusqu’au marché, en ville. Hier, j’ai oublié ma
casquette je ne sais où, et il hors de question de pédaler toute la journée le
crâne nu. Ca me permet au moins de parcourir Siem Reap. Qu’elle soit une ville
riche n’est quand même pas une tare : au contraire, les aménagements de
qualité en font une jolie cité. Les abords de cette petite rivière notamment
sont vraiment charmants, avec ces grands arbres touffus et ces jardins, ces
petits ponts et ces restaurants en bois de part et d’autre. Le marché, comme le
reste, est largement consacré aux touristes et on y trouve de tout. Mais les
khmers doivent avoir de petites têtes, car aucune casquette n’est à ma taille.
J’en trouve une finalement, et après un petit en-cas, je ne décolle que vers
11h. Néanmoins, j’entame la route le cœur vaillant pour m’arrêter en chemin à
deux ou trois édifices séduisants. Lun deux est le Pre Rup, construit dès le
début du 10e siècle. D’un plan carré comme tant d’autres, il est composé d’un
mur d’enceinte en latérite, de décorations en gré, tandis que la dizaine de
tours en brique s’élève au sommet d’une terrasse à cinq degrés très escarpée.
De là-haut, on peut voir l’un des deux gigantesques réservoirs, 2 km par 7
environ, qui avait une fonction symbolique et qui permettait de multiplier les
récoltes. De nos jours, celui-ci est couvert de rizières, et les paysans
habitent d’humbles maisons le long de la route ombragée ; J’en profite
pour une faire une courte pause et rencontrer ces gens d’une grande
gentillesse. Plus loin encore, grand plateau petit pignon, je fonce en plein
soleil en voyant défiler les bornes kilométriques. La fatigue commence sérieusement
à se faire sentir lorsque j’arrive enfin à destination, mais cette «citadelle
des femmes » en valait la chandelle. Dans un écrin de verdure, ce temple
de dimension modeste est un véritable chef d’œuvre ; Chaque linteau,
chaque mur, chaque colonne sont sculptés avec une finesse saisissante. On peut
contempler des motifs floraux foisonnants, de nombreuses divinités, et surtout
ces superbes nymphes à la beauté troublante. Je reste en ces lieux un bon
moment, ayant même le plaisir d’écouter un modeste orchestre traditionnel. Mais
je tiens à repasser à Angkor Wat pour le coucher du soleil, et de toute
évidence, je serai en retard. Sur le parking, je fais donc le tour des bus au
cas où il resterait une place ; en vain. Résigné, je reprends donc le
chemin du retour en faisant des signes à tous les véhicules qui me dépassent.
Par chance, un tuk-tuk m’embarque moi et ma monture et j’arrive juste à temps
pour admirer une dernière fois la merveille sous le ciel rougeoyant. Contrairement
à hier, je rentre à la lueur de ma lampe, et pendant les derniers des 60 km
parcourus dans la journée, je me demande où j’ai le plus mal, aux mollets ou
aux fesses.
1 commentaire:
apres les appreils photos, les casquettes. bon, les lieux semblent pouvoir faire tourne la tete. j espere que tu prends des milliers de photos
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