mardi 1er janvier 2013 - 809e jour

Aujourd’hui, j’ai opté pour la facilité en réservant mon bus depuis l’hôtel, si bien qu’une navette vient me chercher devant l’établissement. Comme souvent au Cambodge, j’ai encore un court trajet à effectuer, 200 km environ, en direction de Siem Reap et surtout de la légendaire cité d’Angkor, l’un des sites archéologiques majeurs de l’humanité ; de quoi commencer l’année en beauté. Je profite donc des trois ou quatre heures de route pour étudier la destinée longue de cinq siècles de ce fabuleux empire, l’un des plus puissant de tout le Moyen-Age. Au début du 9e siècle un prince unifie les différents royaumes khmers et les libère du joug des javanais. La civilisation naissante base sa prospérité sur de gigantesques aménagements hydrauliques permettant le développement de l’agriculture à grande échelle. Elle innove également sur le plan culturel, bâtissant autour de sa capitale de multiples édifices grandioses à l’architecture spécifique, et instaurant le culte du dieu-roi inspiré de l’hindouisme, supplanté au fil des siècles par le bouddhisme. A son apogée, au 12e siècle, son territoire s’étendait de la Birmanie jusqu’au Viêt-Nam. Tout ça est captivant, mais me voilà déjà dans le centre de Siem Reap, grosse ville avoisinant le million d’habitants qui reçoit chaque année autant de visiteurs. J’ai le temps de m’en apercevoir en attendant mon nouvel hôte : visiblement les dollars coulent à flots, des étrangers des quatre coins du monde circulant au milieu de belles avenues et d’hôtels luxueux. Sokhom arrive alors sur sa moto pour m’emmener chez lui, hors de cette foire à touristes ; j’en suis ravi. A bonne distance dans la campagne, au milieu d’un beau jardin garni de manguiers, de cocotiers et autres fruitiers, sa maison en dur est sobre : un grand séjour et trois chambres, la cuisine au dehors sous un préau en tôle et l’eau provenant du puits. Mon ami vit ici chez son beau-père, la femme de ce dernier et leurs deux filles. Assi dans le hamac, il m’explique que sa propre femme et son bébé de 5 mois sont allés visiter ses parents. Son salaire d’instituteur, extra compris, ne dépasse pas les cent dollars, alors je comprends aisément qu’il en réclame six par jour pour le petit-déjeuner et le diner ; d’ailleurs, le principe de gratuité de mon site internet d’hébergement n’inclue pas la nourriture. En ville, les tarifs en vigueur étant élevés, ces conditions, outre le charme des lieux, me permettent surtout de faire des économies substantielles. En fin d’après-midi, après notre longue conversation, Sokhom se plonge dans ses leçons de japonais ; je me mets donc à écrire, interrompu plus tard par les deux petites filles, environ quatre et huit ans. La plus vieille est sourde-muette, le fait que je ne parle pas khmer ne lui pose donc aucun problème ; elle est aussi un peu sauvage, nous devenons vite bons amis. Enfin, de bonne heure, mon hôte me sert le diner dehors, où je suis seul ; c’est basique, riz, omelette et concombre, mais copieux. Bien rassasié, je me couche tôt : demain, un programme chargé m’attend.


1 commentaire:

brice a dit…

1er decembre 2012? un petit retour dans le passe. c est un voyage dans le temps au sens propre et figure...

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