Dans
mon lit douillet, j’ai dormi comme un bébé. Je sors de mon bungalow comme si de
rien n’était, avec dans l’idée de revenir cette nuit. Mais d’ici là, je compte
bien explorer cette nature intense. A l’accueil, on m’impose un guide que
j’attends deux bonnes heures ; j’ai failli m’impatienter. Je veux d’abord
explorer une grotte puis grimper au sommet de la plus haute montagne des
environs, mais le tarif du garçon me rebute : va pour la grotte, mais pour
la montagne, je me débrouillerai tout seul. Après une courte marche dans cette
jungle luxuriante, nous arrivons devant une petite caverne. Mon guide n’est pas
une lumière, mais il a une lampe ; surtout, élément non négligeable, il
connait le chemin. Nous descendons dans les profondeurs de la terre pour déboucher
dans une grande salle, agrémentée d’une multitude de stalactites et de
stalagmites impressionnants. Puis nous rampons dans d’étroits boyaux avant de
passer dans une seconde grotte creusée par une rivière souterraine. Le plafond
est bas et il faut souvent s’accroupir, ou encore avancer avec de l’eau
jusqu’au genou. Les cavités se succèdent, nous réveillons une foule de
chauve-souris, examinons une tortue aveugle ou encore des poissons bizarres. Les
pieds dans l’eau, nous ressortons finalement à l’air libre en suivant la
rivière, qui coule jusqu’à mon joli bungalow. Je remercie mon guide pour cette aventure
franchement cocasse, puis je m’enfonce dans la jungle en solitaire, en suivant
les panneaux vers le Gunung Perlis, 733 m d’altitude. Il est déjà 13h, il ne
faut pas traîner. Dans un premier temps, le sentier envahi de végétation est
très abrupt, puis la pente s’adoucit progressivement. J’imprime un bon rythme,
lent et régulier, qui me permet d’observer la nature exubérante. Je croise toutes
sortent d’insectes, certains admirablement déguisés en feuille, d’étranges mouches
géantes de 7 ou 8 cm, des fourmis qui en mesurent 4, des araignées ou des
papillons grands comme la main, ainsi que d’innombrables oiseaux et quelques
singes furtifs. Aussi, je m’extasie devant tous ces arbres, pas très épais mais
qui s’élèvent à n’en plus finir. Parfois, entre le feuillage, j’admire la
canopée sublime sur le versant d’en face. Plus haut, je ne peux pas m’empêcher
de m’éloigner de la piste à peine visible, me frayant un chemin dans la
broussaille ; je nage en plein bonheur. Après plusieurs heures
d’ascension, j’atteints enfin le sommet, marqué par une borne indiquant
l’entrée en Thaïlande. La végétation m’empêche de profiter du panorama, mais de
toute façon, l’heure tourne, je dois redescendre. Evidemment, le retour est
bien plus rapide. Dans la foulée, je retourne récupérer mon sac à
l’accueil : elle déjà est déserte mais on y rentre comme dans un moulin.
Enfin, dans l’obscurité, je retourne me glisser dans mon bungalow, seul au cœur
de la forêt équatoriale ; comblé par cette magnifique journée mais fourbu,
je m’endors tôt.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire