mardi 22 janvier 2013 - 830e jour

Dans mon lit douillet, j’ai dormi comme un bébé. Je sors de mon bungalow comme si de rien n’était, avec dans l’idée de revenir cette nuit. Mais d’ici là, je compte bien explorer cette nature intense. A l’accueil, on m’impose un guide que j’attends deux bonnes heures ; j’ai failli m’impatienter. Je veux d’abord explorer une grotte puis grimper au sommet de la plus haute montagne des environs, mais le tarif du garçon me rebute : va pour la grotte, mais pour la montagne, je me débrouillerai tout seul. Après une courte marche dans cette jungle luxuriante, nous arrivons devant une petite caverne. Mon guide n’est pas une lumière, mais il a une lampe ; surtout, élément non négligeable, il connait le chemin. Nous descendons dans les profondeurs de la terre pour déboucher dans une grande salle, agrémentée d’une multitude de stalactites et de stalagmites impressionnants. Puis nous rampons dans d’étroits boyaux avant de passer dans une seconde grotte creusée par une rivière souterraine. Le plafond est bas et il faut souvent s’accroupir, ou encore avancer avec de l’eau jusqu’au genou. Les cavités se succèdent, nous réveillons une foule de chauve-souris, examinons une tortue aveugle ou encore des poissons bizarres. Les pieds dans l’eau, nous ressortons finalement à l’air libre en suivant la rivière, qui coule jusqu’à mon joli bungalow. Je remercie mon guide pour cette aventure franchement cocasse, puis je m’enfonce dans la jungle en solitaire, en suivant les panneaux vers le Gunung Perlis, 733 m d’altitude. Il est déjà 13h, il ne faut pas traîner. Dans un premier temps, le sentier envahi de végétation est très abrupt, puis la pente s’adoucit progressivement. J’imprime un bon rythme, lent et régulier, qui me permet d’observer la nature exubérante. Je croise toutes sortent d’insectes, certains admirablement déguisés en feuille, d’étranges mouches géantes de 7 ou 8 cm, des fourmis qui en mesurent 4, des araignées ou des papillons grands comme la main, ainsi que d’innombrables oiseaux et quelques singes furtifs. Aussi, je m’extasie devant tous ces arbres, pas très épais mais qui s’élèvent à n’en plus finir. Parfois, entre le feuillage, j’admire la canopée sublime sur le versant d’en face. Plus haut, je ne peux pas m’empêcher de m’éloigner de la piste à peine visible, me frayant un chemin dans la broussaille ; je nage en plein bonheur. Après plusieurs heures d’ascension, j’atteints enfin le sommet, marqué par une borne indiquant l’entrée en Thaïlande. La végétation m’empêche de profiter du panorama, mais de toute façon, l’heure tourne, je dois redescendre. Evidemment, le retour est bien plus rapide. Dans la foulée, je retourne récupérer mon sac à l’accueil : elle déjà est déserte mais on y rentre comme dans un moulin. Enfin, dans l’obscurité, je retourne me glisser dans mon bungalow, seul au cœur de la forêt équatoriale ; comblé par cette magnifique journée mais fourbu, je m’endors tôt.








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