Réveillé tôt, j’ai tout le temps de prendre un café attablé
à un carrefour, en attendant mon bus. Je garde mon rythme de croisière en me
rendant à Battambang, à 200 km à l’Ouest. D’ici là, le spectacle des champs à
perte de vue commence à être légèrement monotone, je m’octroie donc une bonne
sieste. En descendant du bus, comme j’en ai l’habitude, j’écarte poliment les
chauffeurs qui se ruent sur moi, j’allume une cigarette en examinant les lieux,
et impassible, j’attends qu’ils se dispersent et que le tarif baisse. Et je récompense
la patience du dernier en partant avec lui. Celui-ci me dépose devant un grand
hôtel ; on me montre des chambres de standing, mais j’insiste toujours
pour avoir la moins chère. Je me retrouve encore une fois sur le toit de
l’immeuble, où on a rajouté une construction basique et des chambres qui le
sont tout autant. Pour la modique somme de trois dollars, celle-ci est équipé
d’un lit et d’un ventilateur ; tout ce dont j’ai besoin. Le patron a eu la
bonne idée d’installer le restaurant également sur le toit et de le doter d’une
connexion rapide ; j’y reste donc un bon moment avant de descendre faire
un tour au milieu de l’après-midi, quand le soleil est moins fort. Battambang
est une petite ville charmante, avec ses temples étincelants et son vieux marché
art-déco où les vendeuses ronflent au milieu des légumes. Surtout, le long
d’une petite rivière, les quais ont été joliment aménagés en jardins et la
peinture jaune défraichie des bâtisses coloniales leur confèrent un certain
cachet. Enfin, je passe une soirée aussi tranquille que le reste de la journée.
Il paraît que c’est la fin de l’année : je m’enquiers des nouvelles du
monde au cas où j’aurais raté un épisode.
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