lundi 7 janvier 2013 - 815e jour

De bon matin, je me dirige vers la gare pendant une bonne heure, à travers cette immense cité, ses grands immeubles et ses larges avenues, sans vouloir trop en voir puisque je reviens très bientôt. Un bon point, le réseau ferroviaire thaïlandais est bien développé et très bon marché. Le train n’est pas tout neuf mais il est très convenable, et je débarque à Ayutthaya en fin de matinée, à peine 100 km plus au Nord. A proximité de la gare, j’écume quelques hôtels pour dégoter une chambre minuscule au meilleur prix dans une pension familiale. Voilà déjà quatre mois que j’ai quitté la Réunion, et même si tout se déroule pour le mieux, je m’efforce de garder le contrôle. C’est pourquoi je m’installe sur la terrasse, devant mon écran, une bonne partie de l’après-midi. En goûtant le pad thaï, le plat national composé de nouilles sautées, d’œufs, de pousses de soja et de tofu, j’étudie entre autres occupations la destinée du Royaume du Siam. Fondé ici-même au milieu du 14e siècle, celui-ci s’étendit au fil des victoires au détriment d’Angkor et en englobant divers puissances régionales. Il combattit à maintes reprises les birmans, qui finirent par raser la ville au 19e. Peu après, un général libéra le pays, puis installa sa nouvelle capitale à Bangkok ; l’actuel roi de Thaïlande n’est autre que son descendant direct. Idéalement bâtie sur une île à la confluence de trois rivières, cette cité mythique échangeait à son apogée avec le monde entier. Des commerçants étrangers de tous horizons y étaient établis, et au vu de sa grandeur et de sa richesse, les ambassadeurs européens la comparaient à Paris. Les cours d’eau qui l’entourent et les canaux qui la traversent en firent un modèle d’urbanisme unique en son genre. Mais le jour déclinant, j’interromps mes travaux pour faire un tour. L’île mesurant plusieurs kilomètres de diamètre, je passe tout de même deux bonnes heures dans sa partie Est, sans rien voir de sa splendeur d’antan, si ce n’est les ruines d’un fort. Au contraire, j’observe une cité relativement sobre et contemporaine : une autoroute, de longues avenues, des voitures récentes, des immeubles ordinaires, ainsi que, c’est nouveau pour moi, des superettes à chaque coin de rue, parfaitement achalandées. A la nuit tombée, je retourne sur l’autre rive via un petit bateau, comme le font les travailleurs et les étudiants en uniforme.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire