Aujourd’hui, je vais essayer de me calmer, mais avant tout,
je dois me rendre à la banque. Heureusement, elle reste ouverte le week-end et
j’en ressors avec une grosse liasse ; il était temps, je repars demain. Je
réserve donc mon transport et je traine un peu en ville, où je remarque que je
ne suis pas le seul à être tombé de moto : celui-ci est à moitié
défiguré ; celle-là, avec tous les membres enroulés de bandages, boîte
bas. Je me sens un peu moins bête. Ensuite, je déjeune en avance devant le port,
dans un petit restaurant tenu par une vieille dame. La cuisine des grand-mères
est toujours la meilleure : je me régale d’une assiette de riz aux fruits
de mer, tout en observant le manège des barques des pêcheurs et celui des
grosses vedettes qui déversent leur flot de touristes. Je reviens alors vers
mon hébergement où j’emprunte encore discrètement masque et tuba, avant de
conduire prudemment vers une baie réputée pour ses fonds marins. La plage est
privée et très bien tenue, mais le temps est couvert ; qu’importe, je ne
suis pas là pour lézarder au soleil. Une fois dans l’eau, je constate en effet
la richesse de la vie aquatique. Je me faufile d’abord minutieusement entre les
éboulis qui dégringolent de la montagne. Les coraux sont en meilleure santé par
ici, et je m’émerveille de tous ces poissons multicolores, dorades, barracudas,
poissons anges ou scorpions, à peine dérangés par ma présence, qui deviennent
plus gros au fur et à mesure que je m’éloigne du rivage. Ayant atteint l’extrémité
du cap, je ne m’aventure pas en pleine mer et reviens vers la plage au milieu
du lagon. L’eau y est plus profonde mais reste néanmoins très claire ; je
descends en apnée vers d’étranges anémones, je traverse des bancs compacts de
poissons argentés. Soudain, à 5m de fond, un requin léopard rode tout près. Je
sais qu’aucune espèce n’est dangereuse dans les environs, mais j’espère que
celui-ci est au courant, car il est aussi gros que moi. Fasciné par cet autre
monde, je reste deux bonnes heures dans l’eau ; il temps de retrouver le
plancher des vaches avant qu’il ne me pousse des branchies. Courbaturé par
cette belle séance de natation, je renonce à aller dans le Nord et rentre au
bercail. Ainsi, je passe paisiblement la soirée devant l’océan, attablé au
restaurant, et grâce à une connexion rapide, j’expédie les affaires courantes :
envoi de mails, publication de mes aventures, étude du prochain itinéraire et
demande de futurs hébergements.
PS : les photos sous-marines ne sont pas les miennes, mais j'y étais !
1 commentaire:
petit veinard!
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