samedi 5 janvier 2013 - 813e jour


En pleine forme, je file ce matin vers l’Est. Roluos, à 15 km, est le tout premier site de l’antique civilisation khmer. Et le tout premier temple est le Preah Kô, bâti dès la fin du 9e siècle. Constitué de six tours de brique de dimensions modestes, il inaugure la tradition qui voulait que les souverains honorent la mémoire de leurs ancêtres. Puis les indications manquant cruellement, je rate le suivant et me retrouve 10 km trop loin. Tant pis pour la cohérence, je reviendrai sur le site plus tard. D’ici là, je bifurque au Sud vers le Tonlé Sap, ce lac gigantesque que j’ai vu une semaine auparavant, sur la rive opposée. Une longue piste en terre longe une petite rivière, tandis que les maisonnettes en végétaux, nichées dans des jardins luxuriants, s’y intègrent parfaitement ; l’endroit est charmant. Je traverse ensuite d’immenses rizières d’un vert éclatant avant de m’arrêter au bout du chemin. Pour aller plus loin, il faut un bateau : certains l’ont bien compris, imposant le tarif scandaleux de 20 dollars. Néanmoins, la balade est superbe : nous descendons d’abord le canal au milieu de la mangrove avant de déboucher sur un village extraordinaire. Entre eau et terre, ce sont près de 4000 personnes qui habitent de longues maisons de bois, suspendues sur des pilotis de cinq ou six mètres. Pourtant, on m’indique que pendant la mousson, les eaux montent jusqu’à elles. Pour les enfants d’ici, nager est aussi naturel que marcher. Plus bas encore, nous traversons une sublime forêt inondée, puis nous stoppons les machines au milieu du lac infini. Après cet interlude aquatique, je retourne à mes pierres. Je visite d’abord le Lolei, dont les ruines sont couvertes d’herbes blondes, ainsi que le Bakong. Entouré de douves et de remparts, la grande pyramide à niveau est surmontée d’une unique tour caractéristique ; c’est ce monument qui préfigure le style angkorien. La boucle est bouclée, je m’en retourne vers la maison en fin d’après-midi. Si je rentre si tôt, c’est que la veille, Sokhom m’a fait une proposition impossible à refuser. Vers 18h, il m’emmène en ville pour assister à un spectacle. Tandis que mon ami m’attend dans un centre commercial, j’entre donc dans la très vaste salle d’un bon restaurant. L’entrée comprenant un somptueux buffet, je ne me prive pas pour goûter à chacun des plats ; pas le temps de m’assoir, je rempli mon assiette au fur et à mesure que je la vide jusqu’au début du show. L’orchestre traditionnel accompagne les élégantes apsaras, ces nymphes mythologiques ; en usant de gestes lents et précis, elles affichent une grâce troublante. Cette épisode vient conclure en beauté mon séjour à Angkor ; et même celui au Cambodge, puisque j’entre en Thaïlande dès demain.









1 commentaire:

brice a dit…

tout semble gracieux et troublant depuis quelques semaines sur ton chemin. encore un pays a decouvrir

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