mercredi 9 janvier 2013 - 817e jour

Cette fois c’est sûr, je suis à Bangkok, gigantesque mégapole d’environ 18 millions d’habitants. En tant qu’amateur de grandes villes, je suis particulièrement excité de découvrir cette cité en mouvement perpétuel. Fondée au 18e siècle en remplacement d’Ayutthaya, les autorités éprouvent les pires difficultés à contrôler sa croissance exponentielle, même si de récents aménagements colossaux améliorent un peu la situation. Après le petit-déjeuner, j’entreprends de trouver un hôtel plus accueillant dans le quartier. Je parcours d’abord des ruelles calmes, au milieu de rangées de petits immeubles d’habitations vétustes. Sur un grand boulevard, tout proche de la gare, le trafic est autrement plus dense, tant sur la chaussée que sur les trottoirs, les passants se faufilant entre les étals qui proposent à manger, tandis que l’autoroute passe au-dessus. Je franchis alors un des nombreux canaux qui traversent la ville pour déboucher par hasard devant le Wat Traimit, un joli temple tout en hauteur ; il abrite une stupéfiante statue, pas moins de cinq tonnes d’or massif. Plus loin, j’erre dans Chinatown, avec ces maisonnettes vétustes et ces gros immeubles gris ; d’énormes enseignes d’idéogrammes chinois surplombent les embouteillages. Puis je m’infiltre dans les allées étroites et noires de monde d’un interminable marché aux chaussures, sans pourtant parvenir à remplacer mes pauvres baskets. j’en prends plein les yeux, à tel point que j’en oublie mon objectif de trouver une chambre. Je ne manque pas de goûter une soupe de nouille très épicée à un carrefour avant de continuer ma cavalcade. Je m’enfonce dans le dédale des rues, coupe Little India, m’introduit entre des hangars crasseux ou dans ce vaste centre commercial entièrement dédié au tissu. Contaminé par la frénésie ambiante, je n’arrive plus à m’arrêter, espérant vaguement l’idée de trouver un endroit tranquille. J’Arrive devant le fleuve Chao Phraya, sur une vaste esplanade grouillante, recouverte par deux ou trois échangeurs qui disparaissent entre de grands immeubles. Je monte alors dans un express boat, un de ces longs bateaux qui font partie intégrante du réseau tentaculaire de transport public. Le capitaine prouve sa dextérité en accostant à intervalles réguliers sur les quais, débarquant et embarquant des centaines de passagers. Je descends alors au pied d’un immense building luxueux ; en tant que resquilleur patenté, je n’ai aucun mal à m’infiltrer dans les salons feutrés du Sheraton. Au dernier étage, ébahi, je prends conscience de l’envergure de la cité, d’innombrables gratte-ciels illuminant la nuit à l’infini. Epuisé, je me pose finalement sur une belle terrasse au bord de l’eau. A côté de moi, je fais la connaissance d’un homme dont l’allure ne laisse planer aucun doute : il est gay. Ca n’a rien d’étonnant quand on sait que la communauté homo est particulièrement importante ici. Ca ne l’empêche pas d’être fort sympathique, et généreux aussi, puisqu’il me paye plusieurs cocktails hors de prix, et même à diner, bien que je sois très clair sur mes orientations. Je suis tombé sur un gros poisson : sa sœur, qui joue des platines juste devant nous, s’avère être la propriétaire de l’établissement, tandis que lui m’avoue posséder un salon de coiffure et une guest house. Cette rencontre me semblant prometteuse, j’accepte de le suivre jusqu’à chez lui en taxi. Au-dessus de son salon, nous bavardons dans son loft spacieux, puis après que j’ai une nouvelle fois repoussé ses avances, nous nous endormons sagement l’un à côté de l’autre. C’est bien ma veine : pour une fois que je séduis quelqu’un sur ce continent, il faut que ce soit un homme.






1 commentaire:

brice a dit…

ah ah ah!
permets moi encore.
hi hi hi!
ouh ouh ouh ouh!
t es bien un tombeur. t aurais au moins pu choper la petite dj qui possede l hotel!

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