Cette
fois c’est sûr, je suis à Bangkok, gigantesque mégapole d’environ 18 millions d’habitants.
En tant qu’amateur de grandes villes, je suis particulièrement excité de
découvrir cette cité en mouvement perpétuel. Fondée au 18e siècle en
remplacement d’Ayutthaya, les autorités éprouvent les pires difficultés à
contrôler sa croissance exponentielle, même si de récents aménagements
colossaux améliorent un peu la situation. Après le petit-déjeuner, j’entreprends
de trouver un hôtel plus accueillant dans le quartier. Je parcours d’abord des
ruelles calmes, au milieu de rangées de petits immeubles d’habitations vétustes.
Sur un grand boulevard, tout proche de la gare, le trafic est autrement plus
dense, tant sur la chaussée que sur les trottoirs, les passants se faufilant
entre les étals qui proposent à manger, tandis que l’autoroute passe au-dessus.
Je franchis alors un des nombreux canaux qui traversent la ville pour déboucher
par hasard devant le Wat Traimit, un joli temple tout en hauteur ; il
abrite une stupéfiante statue, pas moins de cinq tonnes d’or massif. Plus loin,
j’erre dans Chinatown, avec ces maisonnettes vétustes et ces gros immeubles
gris ; d’énormes enseignes d’idéogrammes chinois surplombent les
embouteillages. Puis je m’infiltre dans les allées étroites et noires de monde d’un
interminable marché aux chaussures, sans pourtant parvenir à remplacer mes pauvres
baskets. j’en prends plein les yeux, à tel point que j’en oublie mon objectif
de trouver une chambre. Je ne manque pas de goûter une soupe de nouille très
épicée à un carrefour avant de continuer ma cavalcade. Je m’enfonce dans le
dédale des rues, coupe Little India, m’introduit entre des hangars crasseux ou
dans ce vaste centre commercial entièrement dédié au tissu. Contaminé par la
frénésie ambiante, je n’arrive plus à m’arrêter, espérant vaguement l’idée de
trouver un endroit tranquille. J’Arrive devant le fleuve Chao Phraya, sur une
vaste esplanade grouillante, recouverte par deux ou trois échangeurs qui disparaissent
entre de grands immeubles. Je monte alors dans un express boat, un de ces longs
bateaux qui font partie intégrante du réseau tentaculaire de transport public. Le
capitaine prouve sa dextérité en accostant à intervalles réguliers sur les quais,
débarquant et embarquant des centaines de passagers. Je descends alors au pied
d’un immense building luxueux ; en tant que resquilleur patenté, je n’ai
aucun mal à m’infiltrer dans les salons feutrés du Sheraton. Au dernier étage, ébahi,
je prends conscience de l’envergure de la cité, d’innombrables gratte-ciels
illuminant la nuit à l’infini. Epuisé, je me pose finalement sur une belle
terrasse au bord de l’eau. A côté de moi, je fais la connaissance d’un homme dont
l’allure ne laisse planer aucun doute : il est gay. Ca n’a rien d’étonnant
quand on sait que la communauté homo est particulièrement importante ici. Ca ne
l’empêche pas d’être fort sympathique, et généreux aussi, puisqu’il me paye
plusieurs cocktails hors de prix, et même à diner, bien que je sois très clair
sur mes orientations. Je suis tombé sur un gros poisson : sa sœur, qui
joue des platines juste devant nous, s’avère être la propriétaire de l’établissement,
tandis que lui m’avoue posséder un salon de coiffure et une guest house. Cette
rencontre me semblant prometteuse, j’accepte de le suivre jusqu’à chez lui en
taxi. Au-dessus de son salon, nous bavardons dans son loft spacieux, puis après
que j’ai une nouvelle fois repoussé ses avances, nous nous endormons sagement l’un
à côté de l’autre. C’est bien ma veine : pour une fois que je séduis
quelqu’un sur ce continent, il faut que ce soit un homme.
1 commentaire:
ah ah ah!
permets moi encore.
hi hi hi!
ouh ouh ouh ouh!
t es bien un tombeur. t aurais au moins pu choper la petite dj qui possede l hotel!
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