samedi 12 janvier 2013 - 820e jour

Comme hier, Ann vient dormir dans ma chambre, en mettant la clim à fond. Je ne suis pas vraiment d’accord, mais c’est quand même le patron. Même si je n’ai pas fini ma nuit, je me lève donc et m’installe sur la terrasse. L’endroit est très tranquille, mais j’ai du mal à émerger, et donc à écrire. A midi bien tassé, je vais réveiller Ann, qui a du travail. Il me signale que ce soir, nous faisons la fête ensemble, puis disparait. J’imagine que la nuit va être longue, mais d’ici là, j’ai encore beaucoup de choses à voir ; aujourd’hui, je me concentre sur la partie Nord du centre-ville, plus ancienne et plus populaire. J’utilise les deux lignes du skytrain pour débarquer aux alentours du stade ; sur le trottoir, j’attrape au vol un demi-poulet grillé que je dévore en marchant. Dans un quartier résidentiel inégal, le Mont d’Or dépasse la ligne brisée des bâtiments. Bâti au centre d’un vaste monastère sur une colline verdoyante, ce temple est éblouissant, au sens propre, mais c’est surtout la vue à 360 degrés qui est impressionnante. De là-haut, je m’amuse à énumérer tous les endroits que je connais. En bas, je me faufile derrière des entrepôts pour découvrir un important canal ; autrefois voies de communication privilégiées, ils ont été peu à peu bouchés pour être remplacés par l’asphalte. Celui-ci, avec ces longs bateaux et ces petites bicoques en bois, donne une idée de la vie d’antan. J’arrive ensuite sur un énorme rond-point : pas moins de sept avenues y rejoignent l’imposant monument de la démocratie. Puis je parcours quelque parc ou bâtiment historique, je traverse encore un vieux quartier gris et bruyant, avant de rejoindre le Chao Phraya à l’extrême Nord du centre. Le soleil se couchant déjà, je saute dans l’express boat pour sillonner vers le Sud toute la cité qui s’illumine, côté fleuve cette fois : le pont suspendu, le palais, les grands temples, les immeubles décrépis et les gratte-ciels de verre. Bien plus tard, je me rends chez Ann, qui m’attend avec un ami à la musculature démesurée. Ces deux-là forment une paire affriolante, avec leur débardeur, leur short court, leur bottes et chapeau et de cowboy. Nous passons à la superette prendre à boire avant de débarquer dans un bel appartement occupé par deux israéliens pas très orthodoxes ; et bien sûr, il y a tout ce qu’il faut pour s’amuser. Nous ressortons de là en pleine forme pour nous rendre trois rues plus loin. La nuit, le quartier d’affaires se transforme ; dans un immeuble discret, des clubs gays se succèdent sur plusieurs étages. Par miracle, je tombe sur deux parisiens à peine arrivés : lui cherche un étalon, mais elle est plus classique. Non seulement les filles sont extrêmement rares dans le coin, mais en plus elle est fort jolie. Dans l’état où je suis, il ne me faut pas longtemps pour l’embrasser ; ce qui lui convient visiblement, puisqu’elle enchaine les tournées en buvant ses verres et mes paroles. La nuit s’écoule, Ann s’en va avec son nouveau petit copain, tandis que le français cet idiot, est trop éméché pour plaire à quiconque ; et ma coquette conquête ne veut pas laisser son copain seul dans cet état. Avant que l’on ne se quitte, elle nous paye à manger et me propose de les retrouver demain. J’approuve, tout en sachant que je lui poserais un lapin : je n’aime pas beaucoup courir dans le vide, et puis ces françaises, elles sont vraiment trop compliquées.



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