mercredi 23 janvier 2013 - 831e jour


Bien installé dans mon logement d’emprunt, je me réveille plus tard que prévu. Sans que personne ne s’en aperçoive, je sors du parc vers 9h, et j’arrête la première voiture qui passe. Son conducteur me dépose un peu plus loin et un seconde m’accompagne à la gare routière de Kangar, la bourgade du coin. Paradoxalement, la présence sur les routes de nombreuses voitures, dont beaucoup sont petites et fatiguées, est un indice positif du niveau de vie, les gens de la classe moyenne pouvant se permettre de posséder leur propre véhicule. Je n’attends pas longtemps pour monter dans un grand car luxueux : des rangées de trois places seulement, des sièges inclinables très espacés, presque des fauteuils de la classe affaire dans un avion de ligne. Si les éthiopiens voyaient ça… Le réglage de la clim par contre, à 22 degrés, est scandaleux : tout le monde se gèle mais personne ne dit rien. Nous roulons alors plein Sud sur une autoroute parfaite. Le paysage est monotone : des plantations de palmiers à huile et d’hévéas, alignés comme des pins des Landes, se succèdent sans interruption. Rien d’étonnant quand on sait que la Malaisie produit la moitié de l’huile de palme mondiale et se situe au 3e rang pour le caoutchouc. Beaucoup plus tard, nous atteignons la ville d’Ipoh et ses embouteillages. L’après-midi est déjà bien entamée, mais je peux encore partir, dans deux heures, pour ma destination finale. Cette fois, le bus n’est pas tout jeune et souffre dans les lacets qui montent aux Cameron Highlands, les hautes terres perchées à 1500m d’altitude au cœur du massif qui coupe la Malaisie occidentale du Nord au Sud. Dans la nuit, je distingue que les pentes sont couvertes de forêts, et dans les creux, on profite du climat plus frais et encore plus pluvieux pour cultiver des tonnes de fraises, la spécialité régionale, du thé et toutes sortes de légumes ; des fleurs aussi, sous des serres éclairées qui illuminent les vallées. Finalement débarqué à Tanah Rata autour de 21h, à plus de 450km de mon point de départ, je dégote une chambre minuscule, à moins que ce ne soit un grand placard, sous les toits d’un modeste établissement. Je n’y tiens même pas debout mais le matelas est correct et vu les tarifs en vigueur, c’est suffisant. Pour conclure cette longue journée sur la route en beauté, je dine dans un restaurant indien un bon poulet masala.

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