Il fait encore nuit quand je m’installe sur la terrasse
pour boire un café. Une averse arrose la rue, ce qui me rappelle que je n’ai
pas vu de pluie depuis Luang Prabang, au Nord du Laos. Une camionnette remplie
d’une vingtaine d’occidentaux m’emmène alors au port, où nous embarquons sur un
gros bateau avec une centaine de passagers. Sur le pont, je contemple le lever
du jour sur le Golfe de Thaïlande et je rentre dans la cabine pour finir ma
nuit malgré la houle. Mon passage dans ce pays s’achève bientôt et il eut été
déraisonnable de ne pas passer quelques jours sur une de ses îles
paradisiaques. Si j’ai choisi Koh Tao, petit caillou isolé de 8 km par 3, c’est
parce qu’elle est moins connue que ses grandes sœurs, et donc moins sujette au
tourisme de masse. Au programme : barboter avec les poissons bien
sûr ; travailler, un peu ; me reposer, beaucoup. 2 h plus tard, la
terre est en vue : avec son relief très marqué, son épais manteau végétal,
ainsi que ses criques exiguës encadrées d’énormes blocs de granit, je réalise que
j’ai à faire à un joyau de la nature. Seulement 7000 personnes habitent Koh
Tao, mais plus de 300 000 étrangers la visitent chaque année, surtout à
cette époque. Ainsi, des complexes hôteliers en tout genre, du plus luxueux au
plus modeste, fleurissent tout autour. Néanmoins, grâce sa configuration
montagneuse, l’île conserve un caractère très sauvage. Au bout du débarcadère,
les chauffeurs de taxi nous assaillent. Leurs tarifs, pour aller sur la côte
Est, moins développée, sont prohibitifs ; pour à peine plus cher, je loue
une petite moto pour trois jours entiers. 5 km plus loin, je m’installe dans un
bungalow rudimentaire à deux pas de l’océan, qui commençait à me manquer depuis
la baie d’Ha-Long. La crique large de deux ou trois cent mètres est un peu sale
et le sable est grossier, mais on ne va pas faire la fine bouche.
Immédiatement, je pique une tête dans l’eau tiède et turquoise, et je nage
jusqu’à ce rocher massif en plein milieu, que j’escalade pour faire un beau
plongeon. Je déjeune rapidement au restaurant devant la plage et je retourne en
ville pour parer au plus pressé. Après avoir repérer une banque, j’envoie ses
coordonnées à ma maman pour qu’elle m’y transfère du liquide. Tant que j’y
suis, je fais le tour de la bourgade, plutôt agréable, évidemment entièrement
basée sur le tourisme. Tout est cher ici, alors je passe à la superette pour
faire des courses puis je dine dans une gargote. Ca y’est, je suis à sec :
il ne me reste plus que 4 baths, autant dire rien du tout. Pour autant, la
situation ne m’inquiète pas plus que ça : j’ai toute confiance en ma mère et je
suis dans un endroit féérique. Qui vivra verra.
1 commentaire:
elle est pas belle la vie?
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