lundi 14 janvier 2013 - 822e jour



Après que la réceptionniste est frappée à ma porte, je plie laborieusement mes affaires. Soudain, je m’aperçois que je n’ai perdu ma carte bleue. Pas le temps de m’apitoyer, le train ne va pas m’attendre. Après la jungle urbaine, la forêt vierge va me faire le plus grand bien : je me dirige ce matin vers le parc national de Kaeng Krachan, à 300 km au Sud-Ouest. Avec ces 3000 m, il est la plus grande réserve naturelle et l’un des derniers endroits sauvages du pays. Sa situation sur l’isthme de Kra, l’entrée de la péninsule malaise, et sur les contreforts de la chaîne du Tenasserim en font un lieu unique, doté d’une faune et d’une faune très riche. Cependant, les informations à son sujet étant insignifiantes, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Vers midi, je descends du train à la gare de Phetchaburi, ville moyenne sans intérêt ; la première chose à faire avant de partir loin de la civilisation est de contacter mon secrétariat, ma chère maman en l’occurrence, pour lui demander de faire opposition à ma carte et d’en commander une nouvelle. J’effectue la besogne en me régalant dans une pâtisserie fine, avant de chercher le moyen d’atteindre le parc. Dans la rue, une gentille dame, enfin quelqu’un qui parle anglais, m’indique d’attendre devant sa guinguette : un peu plus tard, je grimpe dans un van luxueux, un genre de taxi collectif pour gens aisés. Je m’endors pendant son interminable sa tournée, puis il me dépose devant les bureaux du parc. Niché dans la forêt au bord d’un grand lac de barrage ponctuée d’îlots de végétation et avec les montagnes douces qui ondulent à l’horizon, l’endroit est superbe, et surtout d’une quiétude salutaire. Personne n’est capable de me renseigner et les panneaux explicatifs sont tous en thaï ; quant au misérable dépliant en anglais, il ne m’est d’aucun secours. Mais peu m’importe, je suis ravi d’être là. Je plante ma tente sur une pelouse moelleuse au bord de l’eau et je profite de la fin du jour en humant l’air pur. Enfin, dans un modique restaurant d’extérieur, je passe la soirée avec trois jeunes anglais, aussi perplexes que moi quant à la marche à suivre pour explorer les lieux. On verra demain ; d’ici là, je remets ma pendule interne à l’heure en me couchant vers 10 h, soit six ou sept heures plus tôt que les jours précédents.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon courage pour la suite, la vie est belle en Thailande comme en France. Ici c'est le week-end sous la neige. A bientôt mon ami.
Albin

Cara a dit…

Superbe photo !

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